[Chapitre 9 : Underground] Le contrôleur du temps

Chapitre 9 : Underground

Les deux jeunes gens marchèrent plusieurs lieues encore avant d'arriver face à une imposante montagne. Ils s'arrêtèrent devant et cherchèrent le sommet. Au delà des nuages translucide, ils parvenaient à apercevoir une pointe blanchâtre. Les bruns regardèrent sur les côtés. Ils ne pouvaient ni la gravir, ni la contourner. Le brun soupira et s'avança. Des cliquetis réguliers retentirent. Intrigués, tout deux tâtèrent la pierre. Siana remarqua une petite cavité et s'y engouffra en priant Rosgrim de ne pas la suivre. La grotte était minuscule et humide. Une goutte tomba sur le nez de la jeune fille, puis sur son épaule. Elle devait y être courbée pour ne pas s'ouvrir la tête sur les parois. Le demoiselle s'abaissa face à un levier de bronze. Elle l'actionna et entendit tout un mécanisme complexe s'enclencher.
« Siana ! Sors ! Viens voir ! S'exclama le plus vieux »
Cette dernière obéit et remarqua, une fois dehors, que la montagne était à présent creusée. Le barbu passa dans l'embrasure, suivi de sa cadette. Les deux s'enfoncèrent dans la grotte quand elle s'arrêta net. La plus jeune voulut s'adosser au mur au fond mais elle tomba dans un court cri de surprise. Le brun regarda le trou par lequel elle avait chuté et y descendit avec plus de prudence. Il donnait sur une cavité semblable à celle plus au dessus mais, plus les deux amis avançaient, plus la chaleur s'intensifiait. Le sol parut se dérober sur leur pied mais ils parvinrent à se rattraper. Ils regardèrent alors tout autour d'eux : de la vapeur s'élevait vers le plafond et les gouttes d'eau y restaient accrochées, des engrenages tournaient à de différentes vitesses, des tours de bronzes s'élevaient comme pour défiait la montagne. Partout, des gens s'affairaient sur les différentes machines. La chaleur bien qu'intense paraissait beaucoup plus supportable après être passé dans un désert aussi sec qu'ils avaient traversé. Elle était semblable à celle d'un hammam. Ils aperçurent un escalier par lequel il pouvait descendre et l'empruntèrent. Une fois en bas, ce n'était pas la même chose. Alors qu'en haut, c'était le bruit des machines le plus présent, ici bas, c'était celui des gens discutant en criant presque qui torturait les oreilles de nos deux protagonistes. Ils marchèrent d'un pas peu assuré au travers de la foule. Les habitants n'étaient pas habillés pareils mais ils étaient tellement similaires : des manteaux de cuirs avec en leur bord de la fourrure, des leggings en jean, des bottes également en cuir et hautes, des lunettes et surtout, leur imposante ceinture qui retenait leurs armes. Le barbu et la jeune fille aux yeux bleus continuèrent leur avancée à travers la ville. Arrivée devant un magasin, Siana demanda à son ami d'y aller. Elle lui disait que les prix étaient pas et les vêtements (car c'était un magasin de vêtements) rares si ce n'est unique. L'homme finit par céder à l'adolescente qui entra joyeusement dans la boutique. Elle prit quelques vêtements de-ci de-là et partit les essayer. Elle se montra avec une chemise blanche à manches courtes, un corset orange avec de magnifiques arabesques bruns, un leggings en cuir, et de hautes bottes à lacets. Ainsi, elle ressemblait un peu aux habitants de la ville. Elle supplia le barbu de l'acheter, ce qu'il fit. Il avait du mal à dire non, qui que ce soit et, il faut le dire, ces habits lui allaient très bien. Elle sourit et pria Rosgrim de l'attendre. Elle partit dans les toilettes publiques de la boutique. Elle prit quelques pinces et des élastiques et tritura ses cheveux avec des instruments semblables à ceux dont on se sert pour torturer les traîtres. Elle revint, coiffée. Sa chevelure, relevée et maintenue par de nombreuses pinces et un élastique les maintenant en une fontaine de cheveux bruns, tombaient dans sa nuque tel un tourbillon. Avant, elle atteignait ses trapèzes dorsaux, maintenant, elle arrivait à peine à ses épaules. Elle passa devant son aîné qui la suivit.
« Je suis plus à l'aise comme cela, déclara-t-elle.
-Et puis ça te va bien, renchérit son acolyte. »
Elle se retourna vers lui.
« Merci, sourit-elle. »
Il lui rendit son sourire et tout deux se mirent en quête d'une armurerie. Maintenant qu'il savait à peu près à quoi il avait à faire, il devait adapter ses armes à ses ennemis. Il entra dans La charge du nain et demanda à voir les armes. La vendeuse l'emmena dans l'arrière boutique où un vieil homme s'occupa d'eux. Il leur montra toutes sortes d'armes magnifiques. Les canons étaient trop lourds, les pistolet-tesla n'auraient pas d'effet sur les hommes qui le pourchassaient, les couteaux n'étaient pas plus intéressants que cela. Rien ne lui convenait. Le vieillard lui montra alors une arme qui fit tilter le contrôleur du temps : un tromblon. Certes il trouvait que le viseur était inutile -en même temps, un tromblon n'est pas fait pour être précis- mais cela l'amusait. L'aspect cuivré de l'arme lui plaisait beaucoup et il décida donc de l'acheter ainsi que l'attache pour le tenir. Il en chercha d'autres, évidemment, pour Siana qui paraissait intéressée par un couteau avec une fine lame et un manche d'or. Rosgrim s'approcha d'elle et, l'air désolé, lui dit :
« On a pas assez de sous, il faut voir pour quelque chose de moins... cher.
-C'est pas grave, tu me le payes, c'est déjà pas mal. »
Elle sourit et repartit à la conquête d'une arme blanche plus simple. La brune en trouva une avec un fourreau. La lame était un peu rouillée et assez épaisse et le manche en bois taillé mais le contenant en cuir lui semblait magnifique, avec les gravures. Un nom était inscrit : Solenna. Cette personne, elle la connaissait. C'était un jeune garçon très talentueux d'Ital. Elle montra le couteau au vendeur qui la prévint : le couteau est en mauvais état, elle l'achète, il ne sera pas reprit. Elle acquiesça et son aîné paya. Ils sortirent tout deux, satisfaits de ce qu'ils avaient acheté, et continuèrent leur balade. Ils passèrent sur une parcelle au dessus d'un immense gouffre fumant. La chaleur y était plus intense. Ils avancèrent toujours et virent au loin une... forêt de champignons géants ? Ils y entrèrent et virent un homme, immense. Ils ressemblaient à un homme de Neandertal avec ses vêtements en peau d'animal et sa lance grossière. Effrayés et incrédules, ils partirent bien vite hors de cet étrange endroit. Trop étrange pour eux. Les deux jeunes gens arrivèrent face à une immense porte avec, à côté, une sorte de capsule de verre. Ils y entrèrent et une porte se referma derrière eux. Ils furent propulsés à bord d'une petit capsule transparente. Rosgrim pensa que c'était grâce à l'air qui, exerçant une forte pression, faisait s'envoler la capsule. Ils furent éblouis par le soleil couchant en arrivant à l'air libre. À peine furent-ils sortis que le compartiment de verre redescendit à la même vitesse hallucinante.