Le lendemain, Rosgrim se réveilla de sa courte nuit et sortit de sa chambre. Son hébergeur était déjà éveillé et préparer la table garnie de pain, confiture et fruits. Il invita son ami à s'asseoir et s'assit lui-même. L'aîné s'exécuta et prit une pomme avant de croquer dedans. Brioche, lui, opta pour du pain et de la confiture. Ils mangèrent leur repas dans le silence absolu, encore endormi. Une fois fini, le brun prit la parole :
« Je vais partir. »
Son ami releva brusquement la tête.
« Pourquoi ?
-Je ne veux pas mettre cette ville en danger. C'est à cause de moi que mon vilage natal a été détruit.
-Alors je viens avec toi.
-On vient à peine de se rencontrer. Et puis je suis recherché.
-Et alors ? »
L'homme aux yeux noisettes soupira. Il savait que ça ne servait à rien de discuter mais mettre en danger son ami, ça, il ne le voulait pas.
« Et alors tu n'as qu'à estimé que je suis une ombre dans ta vie, je pars, tu m'oublies et tu reprends ta vie.
-Non. Je viens avec toi. »
Il soupira une seconde fois et sortit. Le plus petit prit sa veste et le suivit. Le brun descendit les marches avec une rapidité déconcertante malgré son extrême fatigue. Il se rendit dans le centre ville alors que le garçon aux yeux bleus avait peine à le suivre. La détermination de son cadet, la même que celle d'avant, amusait le barbu. Ce dernier rentra dans une armurerie. Il demanda à acheter un pistolet à percussion, des munitions et une dague tout en sortant de sa veste une bourse. Il la donna toute entière au vendeur alors qu'il pose les armes sur le comptoir. Rosgrim les saisit et rangea la dague dans sa manche, le pistolet dans la ceinture de son pantalon et les munitions dans la poche de son long manteau en cuir. Il se retourna pour sortir et vit l'homme aux eux bleus dans l'embrasure de la porte, essoufflé. Il passa devant lu et partit à l'opposé de la ville. Enfin, la sortie. Une rivière coupait la ville et la plaine qui se trouvait devant lui. Une onde si pure malgré la pollution environnante. Il avança sur le petit pont qui permettait de la passer et continua sa route, le cœur lourd. Il s'en voulait d'avoir laissé Brioche en plan mais il ne pouvait pas rebrousser chemin, c'était trop risqué. Il marcha encore et toujours jusqu'à atteindre la source de la rivière et s'assit au bord de celle-ci. Il regarde le cours d'eau couler rapidement et se pencha un peu plus pour y voir son reflet. Il s'observa un moment. Ses cheveux étaient emmêlés et son visage crasseux. Il avait presque peur de lui même. Combien de temps n'avait-il pas pris de bain ? Une semaine, deux ? Il ne savait pas. Il avait quelque peu perdu la notion du temps avec les récents événements. Il ressortit alors une nouvelle fois sa montre et la fixa. Du bout de ses doigts, il caressa le clapet, sentant les nervures des arabesques sous sa peau. Il ferme les yeux et s'allongea un instant, les bras repliés derrière la tête. Il commença à somnoler mais, ne voulant pas s'assoupir, il ouvrit brusquement les yeux et se redressa. La plaine était maintenant plongée dans le noir. Il se releva et, s'assurant que ses armes sont toujours sur lui, il se remit en route. Il marcha longtemps vers l'horizon. Un sourire éclaira son visage lorsque l'aube se leva devant lui. Il continuait à avancer encore et encore, l'espoir de voir une nouvelle ville naissait dans son cœur au même rythme qu'apparaissait les lueurs du jour levant. Enfin, il vit un petit hameau de cinq ou six bâtiments. Très simple d'apparence, une fois rentré dedans, il pouvait se rendre compte de la complexité des bâtisses qui étaient entièrement automatisées. Il rentra dans la petite auberge et s'assit à une table de fer forgé. Il observait les alentours avec une telle concentration et un tel étonnement qu'il n'entendit pas l'aubergiste lui demander ce qu'il voulait consommer.
« Monsieur ? »
L'appelé sursauta.
« Oui ?
-Que voulez-vous commander ?
-Un simple café ira.
-D'accord, je vous amène ça.
-Merci. »
Il sourit et regarda l'homme s'éloigner avant de reporter son regard sur la décoration : Tout était d'or, de fer et de bronze. Son regard fut attiré par de grandes ramures de platine dans un haut vase gris-blanc décoré d'arabesques gracieux. Le tout formait un ensemble harmonieux qui ravissait les yeux de celui qui les fixait. Le patron de l'auberge apporta le café demandé quelques minutes plus tôt et Rosgrim lui donna deux pièces de bronze. Il commença à boire doucement, toujours captivé par la décoration chargée mais tout de même jolie de la pièce. Il termina assez vite sa tasse, se leva et partit. Il vagabonda encore quelques temps dans le hameau avant qu'une petite fille ne vienne le questionner :
« On ne vous a pas vu ici jusqu'à aujourd'hui.
-Non, j-je viens d'arriver et je ne suis que de passage.
-Heureusement, on aime pas les étrangers ici... »
Elle avait le visage hargneux et le regard méfiant. Des cris se firent entendre au bout du petit village, elle tourna la tête.
« Vous devriez partir tout de suite.
-D-d'accord, au revoir. »
Il s'exécute d'un pas pressé et quelque peu apeuré. Son long voyage reprit alors que la nuit tombait déjà.
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Sam 12 Déc - 15:42
