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Après l'Italie, il n'y a plus de fromage [Partie 1]

Hache
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Ven 6 Nov - 19:34
Hache
Après l'Italie, il n'y a plus de fromage.

21 septembre 2020 – Jour 1 :

Cela fait plus de sept années que mon rêve est de partir en voyage. Faire le tour de la méditerranée sans argent plus exactement. Bon, en réalité ni la destination, ni le parcours n'ont réellement d'importance. C'est le voyage qui compte.
On pourrait penser qu'en plusieurs années, je me serais préparé correctement. Ce serait mal me connaître. Je suis très paresseux. Puis, je voyais mal comment être cent pour cent prêt pour une telle aventure, alors autant partir et puis on verra bien.
De toute façon, si je fais ce voyage, c'est pour apprendre à me débrouiller. Devenir plus fort, plus indépendant. Me découvrir, découvrir les autres et le monde. L'improvisation et l'adaptation font partie de l'aventure.
J'ai pleins de questions qui hantent mon quotidien. Comment être heureux ? De quoi ai-je besoin ? Envie ? Quel futur je veux ? Travailler ou non ? Vivre avec ou sans argent ? Comment ?
Sans oublier cette peur de l'avenir qui me colle à la peau. Assez ! Je pars pour trouver des réponses.

Mon voyage débute à Montpellier. Je fais un dernier câlin à mon amie Py et je lève le pouce. La première voiture de mon périple s'arrête.
J'ai dû dire au revoir à pleins de gens. Mon père, ma sœur, mes amis, mon chien. Sans savoir quand je les reverrai. Je déteste dire au revoir. J'ai tendance à dire « Salut ! » et partir comme si de rien n'était. Je n'ai pas pu faire cela ici. J'ai dû dire au revoir correctement, enfin j'ai essayé. Ce n'est pas mon truc. Ça a fait plus de mal à mes proches qu'à moi. Il faut dire que j'ai vraiment envie de partir ! Et filer à l'anglaise aurait été trop égoïste et blessant de ma part.

Le premier conducteur se nomme Frédérique et m'amène à Nîmes. Il est assez sympathique me donne une grande enveloppe où j'écris « ITALIE » au marqueur. J'ai décidé de tenter d'aller en Italie le plus vite possible. Une fois la frontière traversée, je sais que je n'hésiterai plus à faire demi-tour.
Au bout de six conducteurs, je suis un peu au-dessus de Grenoble. J'avais le choix entre passer vers Marseille ou remonter. Je me laisse porter et grimpe dans les premières voitures qui vont à peu près au bon endroit pour ne pas laisser filer l'occasion. De toute façon, peu importe le choix, je ne saurais si c'en était un bon ou mauvais que trop tard.
La dernière voiture de ma journée m'a laissé au péage de l’intersection entre Chambéry et l'Italie.

Il se fait tard alors je pars chercher un coin où camper et dormir. Je marche un peu et m'arrête près d'un parking pour bus. Le coin ne semble pas très fréquenté, c'est plat et il y a des arbres qui me rendent plus discret. Je mange du pain donné par Anne-lise, une des conductrices. C'est la première fois de mon voyage qu'on me donne à mangé. C'est celle avec qui j'ai préféré discuter. Elle était très ouverte d'esprit et semblait partager un peu ma vision du monde. Une personne très joviale et gentille.

Jour 2 :

Je me lève et marche vers un autre péage que j'ai remarqué la vieille. Un qui est dans la bonne direction. Il est tout petit, mais le plus grand péage ne me semble pas accessible à pied sans prendre des risques trop grand.
Grâce à mon panneau, un camping-car s'arrête et m'amène dans la vallée, peu avant le tunnel. C'est la première fois que je monte dans ce type de véhicule alors je suis content. Le conducteur connaît très bien le coin vu qu'il y travaille et m'apprend beaucoup de choses, notamment sur les usines.
M'ayant déposé à un péage avant de faire demi-tour, je dois continuer mon stop là. Seulement, une dame y travaillant me vire. Je ne lui en veux pas. C'est interdit et c'est son boulot.
Je vais donc faire du stop sur la petite aire d'autoroute non loin comme elle me le suggère. J'attends longtemps car il n'y a presque personne, mais on fini par me prendre. Ce n'est qu'une question de patience.

C'est ainsi que je me retrouve déjà à Turin. Je voulais profiter des montagnes avant, mais j'ai fait l'erreur de me laisser porter, ratant donc cette chance. Me voilà en ville. Et ce n'est pas joli.
Les villes ne m’intéressent pas, mais alors pas du tout. Il n'y a rien à y faire. Surtout sans argent. L'histoire ne me passionne pas et je n'ai pas accès aux musées ni aux distractions. Puis je ne m'y sens pas à ma place. Surtout dans un pays où je ne parle pas la langue. J'ai l'impression d'être un intrus.
Je sens que je ne vais pas beaucoup profiter de l'Italie.

Il faut que je traverse Turin à pied. Faire du stop quand on est au sein d'une ville est très compliqué et un mauvais plan pour en sortir. C'est logique, la majorité qui y sont compte y rester et s'y déplace. Alors que je marche nonchalamment, un automobiliste s'arrête et on discute un peu puis il me donne quinze euros sans que je puisse refuser. Je ne lui ai rien demandé. Je décide donc que durant mon voyage, j'ai le droit d'utiliser l'argent que les gens me donnent, mais que je n'ai pas le droit d'en demander. Ça me paraissait injuste de redistribuer cet argent car si des gens m'en donnent, c'est qu'ils veulent m'aider moi et pas un autre.
Au bout de quatre heures, je suis hors de la ville. Je peux donc faire du stop de façon assez efficace. Mon but est d'atteindre Milan. Je vais devoir être patient car il faudra une heure pour que quelqu'un s'arrête.
Il s'agit de Vito qui m'amène souper dans un bar qui semble être tenu par des amis à lui. Il me commande une salade. Il ne parle pas anglais et assez mal français tandis que je ne parle pas un mot d'Italien. La communication n'est pas facile.
Je ne suis pas du tout à l'aise. C'est triste, mais lorsqu'un homme est « trop » gentil avec moi, j'ai l'impression que c'est forcément pour avoir quelque chose en retour. Et ça me fait peur.
Comme si un homme ne pouvait pas être sincèrement gentil. Hors, Vito prouve que ma peur, si elle n'est infondée, relève un peu de la paranoïa.
Il me dépose sur une aire d'autoroute où un autre conducteur me prend pour me déposer un peu au-dessus de Milano. C'est hors de l'A4 et ça ne m'arrange pas vraiment, mais il est tard. Le soleil décline alors je dois trouver un coin où dormir.
Je mets un peu de temps à trouver un endroit potable. Je m'installe un peu à l’écart d'une route barrée, caché par des arbres. Les moustiques me dévorent et l'étroitesse provoqué par les arbres rend la montée de ma tente difficile.

Jour 3 :

J'ai si bien dormi que j'ai envie de continuer ! Comme le soleil, je me lève difficilement. Il fait frais.
Je marche jusqu'à une entrée d'autoroute. Honnêtement, l'endroit n'est pas propice au stop et la police se met à rôder alors je décide de partir. J'utilise l'argent donné par l'italien pour aller en métro au centre de Milan.
Je visite un peu puis vais vers une gare. Il y a internet. Je donne des nouvelles à mes proches et demande à ma sœur de régler mon problème de réseau (Je n'en avais pas hors France.) et je décide d'utiliser le reste de l'argent pour prendre un train.
Je ne comprends juste rien. Il y a plusieurs gares à Milano et toutes ne font pas les même destinations. Je demande des renseignements et mon chemin plusieurs fois et à plusieurs employés.
Au final, je dois aller à la gare principale -qui est très impressionnante, je dois l'avouer- pour prendre un bon train.
Je donne les trente-neuf centimes qu'il me reste à un homme qui faisait la manche. En échange, il m'indique quel train je dois prendre (j'avais mon billet sauf que je ne comprenais rien). Ses indications étaient erronées, mais cette erreur m'a permis d'avoir un sac avec de l'eau, un masque et du gel hydroalcoolique gratuit et les bonnes indications.

Une fois dans le bon train, je peux recharger mon téléphone et écouter de la musique. Je vais jusqu'à Peshiara del garda où je me balade près du lac et m'y baigne. L'eau semble sale, mais la température est idéale. Il fait chaud.

Je déambule dans la campagne à la recherche d'un endroit où camper et ça ne me plaît pas du tout. Tout appartient à quelqu'un. On n'est pas en ville, pourtant il n'y a pas de nature. Et même cette non-nature est abîmée par des déchets jeté par on-ne-sait-qui.
Je vais en stop jusqu'à la ville la plus proche. Je ne suis plus très loin de Vérone. Je m'installe dans un coin assez plat, mais pas discret du tout. Les moustiques me dévorent encore une fois tandis que je vais tomber à court de nourritures.

Jour 4 :

J'ai entendu plusieurs personnes passer près de ma tente, surtout en voiture puisque je suis à coté d'une route. Heureusement, personne ne m'a dérangé. Je prends mon temps pour me préparer. Ensuite, je vais directement commencer le stop. Je change plusieurs fois d'endroit et j'attends longtemps avant qu'une femme, la première depuis que je suis en Italie, ne s'arrête. Elle ne va pas dans la bonne direction alors je persévère.
Un homme me prend en stop et me dépose un peu plus loin, à un endroit pas approprié du tout. Je marche un peu et trouve un péage sauf que la police arrive et me surveille donc je pars et retourne là où j'ai été déposé.

Un camion se gare et me laisse monter. Ce n'est pas facile avec un sac aussi lourd. C'est si haut ! Le conducteur ne parle que italien. Je crois qu'il me drague à un moment. Difficile d'avoir des certitudes, je ne comprends pas grand chose. Il me laisse à un péage en m'expliquant que le boulot qu'il doit faire ici ne dure que deux-trois heures et qu'après ça, il continue vers l'Est et qu'il me reprendra en stop si j'y suis encore. De ce que j'ai compris.
J'avoue que je n'étais pas très à l'aise et que je n'ai pas très envie d'encore voyager avec lui. Je préférerais quelqu'un qui parle français ou anglais.
Moins d'une heure plus tard, un homme me prend et me dépose à dix kilomètres de Venise.
Je suis à une station service. La police arrive et me fait comprendre que je ne devrais pas être là alors je pars. Je trouve un petit chemin avec un portillon qui passe près de champs et je marche donc pendant quatre kilomètres pour arriver à Merze que je traverse jusqu'à trouver un chemin-passerelle qui m'a l'air d'être le seul moyen d'atteindre Venise par voie pédestre. Ce chemin est long et les escaliers avec mon sac tuent mes jambes alors je fais une pause à un arrêt de bus. Ce dernier arrive et le chauffeur m'invite à monter, ce que je fais. Il est séparé des usagers donc je fraude.
J'aime les ponts. Et celui-ci est immense.
On arrive dans la ville. Elle est comme je me l'imaginais grâce aux fictions. Je m'y balade et m'égare dans ses ruelles. C'est une agréable promenade.

Sauf que je dois rester sérieux. Il me faut trouver un endroit où dormir et la ville ne me paraît pas une bonne option alors j'en sors en prenant le tram. Je vais au terminus de celui-ci où je trouve un coin relativement discret, près d'un ruisseau et ce qui ressemble à une résidence pavillonnaire. C'est plat, un peu éloigné de la route et il y a des arbres qui me camouflent légèrement. C'est encore une fois envahis de moustiques.

Je n'ai plus rien à manger, mais ça ne me suffit pas à avoir le courage d'attendre la nuit pour aller demander aux commerces ou chercher des poubelles. On verra quand je n'aurai rien mangé depuis trois jours.

Jour 5 et 6 :

J'ai super mal dormi. J'étais malade et j'ai vomis une partie de la nuit, je ne sais pas du tout pourquoi.
Je me prépare et vais faire du stop en me traînant, encore barbouillé.

Après Venise, mon nouvel objectif est Trieste. Une dame s'arrête et me prend. Elle va me laisser à un parking à camion désert. Je crois que ça aurait été difficile de me laisser à un pire endroit. En effet, après avoir fait les cents pas plus d'une heure à la recherche d'une issue, le verdict est simple : je suis bloqué entre des barrières empêchant l'accès à un champ (je maudis intérieurement ce propriétaire), une autoroute et une route à deux voies.
Je tente de faire du stop afin de sortir de ce genre de cage, mais personne ne s'arrête.

Tant pis, ils ne me laissent pas vraiment le choix. Je marche donc le long de la route bien que ça soit dangereux. Les voitures et camions roulent vite et me frôlent à quelques reprises. Se faire écraser par un camion n'est pas la mort que je souhaite.
J'arrive dans un petit village et je décide de continuer vers l'Est en espérant finir par tomber sur une entrée d'autoroute où le stop sera possible.

La campagne italienne, c'est ça : Des champs et villas à pertes de vue, que des terrains privés interdit d'accès et pas de nature. La biodiversité et morte et la loi du plus riche gagne. Rien n'est à tout le monde, tout est à quelqu'un. C'est horrible.
Tellement c'est privatisé, je me suis fait incendié par une italienne car je marchais dans la rue. Quel horrible criminel je suis ! Voilà que j'ai l'audace de marcher dans une rue qui n'est pas une impasse, qui mène à pleins de maisons, qui a un nom et est indiquée sur la carte de mon téléphone. Elle m'a crié dessus dans sa langue donc je n'ai pas tout compris et à la fin, elle a menacé d’appeler la police. (Je suppose. Elle se butait à continuer à me crier dessus en italien malgré mes « No comprendo » répété. Elle m'a posé plusieurs questions -d'où je viens et où je vais- et ne semblait pas satisfaite de « Venizia » et « Trieste » ni des autres réponses puisqu'elle ne se calmait pas.)

Quand, en continuant ma marche, j'ai vu une voiture de police arriver, je n'ai pas fait mon fier. Est-ce pour moi ?
On est au milieu de nulle part et il n'y a personne ici. Pour qui d'autre ? Je ne peux m'empêcher d'agir de façon très suspecte à cause de ma paranoïa. Puisqu'on peut alors lire la culpabilité sur mon visage, les policiers décident de me contrôler alors qu'ils venaient à la base pour une toute autre affaire. Je leur montre mon passeport et tout se passe évidemment très bien. C'était le premier contrôle de ma vie. Merci privilège blanc.

Quatro D'altino à Vallio, soit plus de treize kilomètres de marche plus tard, sans manger, la nuit commence à tomber. Je n'ai pas le temps de me reposer et je marche vers Liddle dans l'espoir de pouvoir faire de la récupération. C'était sans compter la police qui surveille le magasin pour une raison qui m'échappe. Ils me fixent. Il savent. J'attends sur le côté en mangeant un peu de semoule froide que j'ai en réserve. Ce sont mes réserves de survie à manger si je ne trouve rien. On ne peut pas dire que je me régale. Et si ça remplis l'estomac, ça ne suffit pas vraiment à bien me nourrir.
La police continue à veiller alors je décide de partir.

Je passe trois heures à déambuler dans la ville à la recherche d'un coin où dormir sans y parvenir. Encore une fois, tout appartient à quelqu'un. Que c'est frustrant !
Puisqu'il fait beau, qu'on voit les étoiles, je décide de dormir sous un abri-bus. Je ne peux évidemment pas monter ma tente au milieu de la rue, mais je peux au moins m'enrouler dans mon sac de couchage sur mon tapis de sol. J'utilise mon couteau comme un doudou. J'avoue que j'ai un peu peur de faire ça. Et honte.
La police passe et m'ignore. Décidément, ils ne servent qu'à embêter les gens.

Trois heures de sommeil plus tard, à deux heure du matin, un orage se met à gronder. D'habitude, à l'abri dans ma tente, ça ne me gène pas. Sauf que j'ai connu mieux comme réveil que de l'eau à la figure. Je ne suis pas à l'abri.
Je range mes affaires avant que le pluie ne soit vraiment un problème puis déambule quelques minutes et fini trempé.
Je suis très fatigué et j'ai froid. Je décide d'aller m'abriter sous une station essence ou je peux au moins trembler sans me prendre encore plus d'eau dessus. J'attends en faisant des mini-sieste en position assise et en jouant à un jeu sur mon téléphone jusqu'à ce que je soleil se lève enfin, vers sept heure. Il a vraiment pris son temps.
Je reprends alors le stop.

J'avais froid, faim et sommeil, mal aux pieds et épaules à causes de ma journée et soirée pourries. Et Yvano est arrivé. Il allait aussi à Trieste et était adorable. Il ne parlait qu'italien, mais on a utilisé son téléphone et Google traduction pour se comprendre. Il m'a amené prendre le petit-déjeuner ; un croissant et un cappuccino.
La journée commençait très mal, puisque même pas par un réveil, et pourtant, j'ai le sourire. Je suis content. Cette rencontre et ce petit-déjeuner ont illuminé ce jour. Il en faut peu pour changer une humeur.
Le trajet en voiture est chouette et me réchauffe. Quand on s'approche de la ville, le panorama m'impressionne. On arrive des hauteurs et on descend droit sur la mer. On dirait que les bâtiments vont se jeter dedans.
Il me laisse en face de la gare de Trieste et part très vite après m'avoir glissé quarante euros dans les mains. J'ai à peine le temps de lui dire merci.

Je squatte quelques temps le wifi gratuit de la gare. Je contacte mes proches, mets ma page à jour, regarde un dessin-animé et lis le dernier chapitre de One Piece sortis. Durant cette pourtant sainte activité, un homme SDF qui n'a pas l'air d'avoir eu le mémo, me dérange. Il fait la manche donc je lui donne deux euros et on discute en français. Bien que ne me semblant pas méchant, il me met mal à l'aise. Il tente même de ma faire la bise, mais je refuse. Il ne s'est pas vexé du tout, cela dit.
Je pars ensuite me balader dans la ville pour la découvrir de plus près. J'ai profité de l'argent pour me refaire des réserves en m'achetant du pain, du fromage et des pommes pour un euro septante-cinq.
C'est une ville très belle, affalée dans la montagne, les pieds dans la méditerranée. Je mets du temps à la traverser à pied et à en sortir. Durant cette marche, beaucoup de gens m'interpellent vis à vis de mon sac et de mon voyage. Ils semblent curieux. Ce n'est pas la première fois que des personnes viennent me poser des questions ou me font des blagues en me voyant (Blague que je ne comprends pas car faites en italien). Ai-je l'air si étrange ?

Je suis ma boussole et fonce droit vers l'Est sans trop me poser de questions. J'aimerai traverser la frontière par la montagne plutôt que la route afin d'un peu profiter de la nature. Je suis persuadé qu'il y a un sentier qui le permet. Il n'y a quand même pas qu'en France qu'on aménage la nature pour les randonneurs.
Au final, j'arrive à Dolina, un petit village qui surplombe Trieste et où se trouve l'entrée d'un chemin de randonnée.
Celle-ci est un peu glauque. En effet, en plus du panneau signalant la présence de sangliers, loups, ours et lynx, il y a pleins de bouteilles d'eau vide, de médicaments, de chaussures, de sacs et de vêtements qui traînent par terre partout. Et certaines de ces affaires semblent en bon état. Je ne comprends vraiment pas. Qui les a laissé ? Pourquoi ? Et pourquoi personne ne les récupère ? C'est ultra glauque.

Je marche à peine vingt minutes et fini par m'installer dans un coin qui me semble assez plat. Il n'est que dix-sept heure, mais j'ai besoin de repos. Je ne supporte pas bien du tout le manque de sommeil. Puisqu'il y a des animaux sauvages qui peuvent être dangereux (le plus probable reste « juste » le sanglier), j'utilise une corde que j'ai amené pour faire un périmètre de sécurité autour de ma tente. Beaucoup disent que je suis courageux. S'ils me voyaient maintenant sursauter à cause d'écureuils qui courent dans les arbres...
Je ne suis pas certain de l'efficacité de ce procédé, mais ça a au moins le mérite de me rassurer.
Je me change pour la première fois de mon voyage. Clairement, l'hygiène n'est plus une priorité pour moi et c'est un tort car mon corps me le fait comprendre. Je vais faire un peu plus attention à cela à partir de maintenant.

Jour 7 :

Après un coma de quatorze heures, je me lève. C'est que mon corps en avait bien besoin. Il est dix heure et je mets presque une heure à me préparer et repartir. Évidemment, je n'ai essuyé aucune attaque durant la nuit. En tout cas, je me sens mieux !

Que c'est agréable de marcher en montagne et en forêt, même si elle est bizarre avec tous ces sacs.
J'arrive au sommet vers midi. Ça aurait été un superbe endroit pour camper. Il y a même un vieux foyer, preuve que quelqu'un a déjà eu cette idée. Évidement, je ne pouvais pas vraiment savoir en avance.
Quoi qu'il en soit, j'ai vue sur la ville que j'ai quitté la veille. Bien sûr, ça aurait été plus beau sans la ville, mais ça reste jolie. Je dois peut-être apprendre à mieux accepter et profiter des choses telles qu'elles sont.

Je continue la route en utilisant ma boussole pour choisir lors des intersections puisque je ne comprends rien aux panneaux. Certains indiquent « Slo », j'imagine que ce sont ceux indiquant la Slovénie (merci captain Obvious) donc je les suis.
Au bout d'un moment, mon opérateur téléphonique me confirme que j'ai traversé la frontière. Des gens se baladant me demandent, en voyant mon sac, si je compte faire de la parapente. Je trouve cette idée comique.
Je continue mon chemin et j'arrive à Pétrinje, premier village slovène. Je vois un arrêt de bus et discute avec un couple vivant là pour savoir quand il passe. Ils m’annoncent que j'ai deux heures devant moi alors je décide d'aller à Kozina à pied où je pourrais faire du stop vers l'autoroute pour atteindre la Croatie.
Sauf que je tombe sur un chemin de randonnée et que la tentation est trop forte pour résister alors je le suis en sachant très bien qu'il ne va pas dans la bonne direction. J'ai le temps de toute façon.
En vérifiant sur ma carte, il semble aller à Podgorje où il y a aussi une route menant à la Croatie. Ce sera plus long, mais j'en ai marre des routes et des villes de toute façon. Vive la Nature ! Elle est bien plus jolie.

Je marche assez longtemps et c'est très agréable. Je traverse plusieurs petits villages dont un où je demande de l'eau qu'un jeune me donne. On a eu du mal à se comprendre. Je disais « Water » et il comprenait « Weather » et m'a donc dit la météo. Tant mieux, cette information est relativement importante aussi. Je sais qu'il va pleuvoir ce soir et toute la journée de demain grâce à lui.
Je fini par trouver un endroit assez chouette pour camper. Je sais très bien que c'est interdit, ma sœur me le confirme par message. Elle m'avertit aussi sur la présence de loup et d'ours, mais je vois mal ce qu'il pourrait m'arriver. Je suis au bord d'une route de terre, près d'un champ et d'une ligne de chemin de fer. Tranquille. Les arbres ne me cachent pas vraiment de la route, mais paumée comme elle est, je ne serais pas dérangé, n'est-ce pas ?
Ma jumelle me dit que les feux sont interdit et de toute façon, il se met à pleuvoir. Encore une journée de plus sans manger chaud. Ça me manque un peu.
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