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Après l'Italie, il n'y a plus de fromage [Partie 2]

Hache
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Ven 20 Nov - 18:36
Hache
Après l'Italie, il n'y a plus de fromage [Partie 2]

28 septembre 2020 - Jour 8 :

La police m'a réveillé à sept heure quarante. J'ai bien entendu des bruits de pas et des voix, mais j'ai d'abord pensé à de simple marcheurs. C'est quand ma tente a été secouée que j'ai décidé d'ouvrir et sortir la tête pour voir ce qu'il se passe, toujours dans mon sac de couchage et l'esprit embrumé.
Un représentant de l'ordre me fait face, seul si on ne compte pas les quatre militaires qui l'accompagnent et se contentent de regarder la scène de plus loin, les bras croisé. Ça m'étonnerait fortement qu'ils soient là pour moi. À mon avis, ils ne faisaient que passer, m'ont vu et ont décidé de m’interpeller.
Ma jumelle m'avait bien dit que le camping sauvage était interdit. Évidement, je feins l'ignorance. Le policier me dit juste que je n'ai pas le droit de faire ça puis contrôle mon identité. Juste avant de partir, il ajoute que je dois être prudent car il y a des ours et des loups dans le coin. Ah !
Évidement, je n'ai pas eu d'amende. On peut même dire qu'il ne m'a pas engueulé. Il a juste dit que je ne pouvais pas, sans un reproche de plus.
Soit ! Je me lève et pars.

Je marche sous la pluie jusqu'à Podgorje. Je n'y étais pas très loin.
Je décide d'y faire du stop sans avoir beaucoup d'espoir. La route est déserte.
Une voiture passe et s'arrête. Le conducteur, accompagné d'un chien malade qui a vomis dans la voiture, parle très bien anglais.
Nous discutons beaucoup tout en admirant les montagnes et forêts. Il m'en parle longuement. C'est un randonneur expérimenté. Il m'apprend comment me comporter face à un ours.
Il m'amène à Rijeka, en Croatie. La ville ressemble beaucoup à Trieste. J'utilise du wifi gratuit pour glander un peu sur internet, mais je tombe en dessous des trente pour cent de batterie alors je pars chercher la gare. Je m'égare. Complètement.
Donc je sors ma boussole et vais vers l'Est comme d'habitude. La pluie arrive. Elle me suivait depuis la Slovénie cette harceleuse.
Un homme me conseil de faire du stop pour sortir de la ville et me montre l'endroit idéal. Je l'écoute même si ça me paraît contre-intuitif.
Et personne ne s'arrête alors je suis mon idée de base et sors en marchant même si c'est long. Sur le chemin, je vois un super-marché. Je décide d'aller y refaire mes réserves. Je rentre et ressors bredouille. Heureusement que c'est un voyage sans argent car c'est comme si je n'en avais vraiment pas du tout. Ce n'est pas l'euro ici.

Je reprends ma route, toujours sous la pluie, en levant le pouce. Au bout d'un long moment, une voiture va s'arrêter. Le conducteur ne parle pas un mot d'anglais. J'ai l'impression d'être complètement idiot car je vois l'homme tenter tout ce qu'il peut pour que je le comprenne, faire de grands gestes et dire des mots et je le regarde sans rien comprendre.

Au final, il me dépose vers Smirka. Je suis sortis de l'orage, pour l'instant. Je ne veux pas finir encore plus tremper alors je m'enfonce derrière les arbres au bord d'une route où je parviens à trouver un endroit assez loin des regards et plats pour planter ma tente. Il n'est que dix-sept heure, mais j'en ai assez de la pluie. Demain, il fera beau normalement. J'ai peur de me faire prendre, pourtant je sais qu'on ne me vois pas de la route et que je suis difficile d'accès.

Jour 9 :

J'ai super bien dormi ! Le soleil se lève et il y a peu de nuages.
Après m'être préparé, je retourne sur la route et marche un peu avant de reprendre le stop.
Iwan va s'arrêter et il parle anglais ! On discutera beaucoup. C'est agréable, je peux enfin poser des questions sur la vie en Croatie. C'est très intéressant.
Il passe à une boulangerie où il m'achète un pain au fromage, une pâtisserie à la confiture et un thé glacé framboise. Je le remercie grandement, puis il me dépose à Senj.

Je décide d'aller visiter le château dont Iwan m'a parlé. En fait, il a été réaménagé en restaurant, il n'y a donc plus grand chose à visiter. C'est assez nul. Les alentours sont très beaux, c'est déjà ça. Il faut dire que le paysage Croate est magnifique. Mer et montagne à la fois avec vue sur des falaises et des îles.
Je mange en profitant de cette pause agréable et du soleil puis je me rends compte que je n'ai plus ma casquette. Ma belle casquette Wakfu ! Je me souviens l'avoir enlevé dans la voiture et l'avoir posé sur mes genoux. Je me souviens aussi ne pas l'avoir récupéré en descendant. Oh la boulette !
Il y a encore un espoir ; la casquette peut être tombée quand je suis sortis. Ça voudrait dire qu'elle m'attend sur le sol.
J'y cours et oh joie ! Elle est là.

Je recommence le stop. C'est encore pire que l'Italie. Personne ne s'arrête. Alors, je décide d'avancer un peu quand je vois un escalier. Je suis en bord de falaise et celui-ci mène à une petite plage adorable. Je m'y baigne. Ça ne vaut pas une douche à l'eau douce, mais c'est toujours mieux que rien. Nager un peu fait tellement de bien à mes muscles et pieds endoloris.
Je profite également du soleil pour recharger mon téléphone.
Je peux bien profiter un peu, j'ai le temps.

Je reprends ma route en marchant. Lorsqu'il y a des renfoncements ou des petits parkings, je tente le stop. Ça reste infructueux, mais je me régale les yeux.
J'arrive alors au village de Planikovac que je traverse. Peu après, j’aperçois un chemin de terre que je suis. Il mène aussi à une petite plage tout en rejoignant un chemin qui monte dans la montagne.
Je vais explorer avec joie ce coin et je trouve un endroit très chouette pour camper. Même s'il est relativement tôt, je m'y installe. Je n'ai pas envie de laisser filer cette occasion. Je suis en hauteur avec une belle vue sur la mer, sur une zone plate.
Par contre, cela signifie que demain, je devrais me montrer plus patient avec le stop car je risque de tomber à court de nourriture et que dans trois jours, la pluie fera à nouveau son retour.
Je me balade dans la montagne en profitant de l'air marin et du soleil. Cet endroit est magnifique. J'adore ce pays.

Jour 10 :

J'ai très bien dormi. Je me lève doucement et reprend ma route.
Dès les premiers pas, je tombe tête la première, emporté par le poids de mon sac. C'est la honte et la journée promet. Heureusement que j'ai l'habitude et que mes réflexes sont devenu bons. J'ai mis mes mains devant mon visage pour éviter à ce dernier le moindre choc.
Je me relève, pense à mon regretté biscuit tombé de ma main et au combat et continue.
J'arrive à un grand complexe hôtelier abandonné et dévoré par la végétation. J'aime bien.
Un peu flippant pour y dormir, mais agréable à visiter de jour.
Ça rejoint la route principale que je suis en alternant marche et stop.
Au final, quelqu'un s'arrête vers midi. Enfin !

Il s'agit d'un couple roumain qui voyage. Ils sont plutôt sympas et m'amènent tout près de Zadar. Il a fallut deux heures de voiture ! On peut dire qu'ils m'ont bien avancé. Je souris en pensant à tout ce que j'aurais dû marcher s'ils n'avaient pas été là.
En me laissant, ils m'offrent des biscuits roumains. Ceux-ci sont très nourrissant. J'en dévore immédiatement quelques uns.

Ensuite, j'hésite à aller à Split via l'autoroute ou la nationale. Je tente par la première pendant plus d'une heure puis décide d'essayer la seconde. Je marche tout en faisant du stop sauf qu'une dame s'arrête et m'explique que personne ne va à Split en passant par là. Elle se propose de me ramener à l'entrée de l'autoroute, ce que j’accepte volontier.
Je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience et attendre que quelqu'un s'arrête. Il va bien y avoir quelqu'un ? C'est obligé. Quand bien même je dois dormir sur place, il y a des coins relativement potable tout près.
Que c'est frustrant d'attendre ici ! Les seuls qui s'arrêtent, ce n'est pas pour moi ! (Ce qui donne toujours des moments assez gênant.)
Des gens arrivent et s'arrêtent pour attendre un bus qui semble avoir du retard.
Quand enfin le bus part, une femme qui en avait amené une autre pour le prendre me dit qu'elle va à Split et me propose de l'accompagner. Enfin !

On discute d'un peu de tout sur le trajet. Elle me dit que dans la ville, il y a un grand parc où je pourrais peut-être planter ma tente et elle m'y dépose.
Une fois sur place et seul, je constate que non, ça ne va pas être possible. Le soleil est déjà bien parti. Tant pis, il fait beau alors je vais dormir à la belle étoile !
Je met du temps dans le noir à trouver un endroit qui me paraît bien.
Impossible de m'endormir. Il fait trop froid et l'endroit est trop inconfortable à cause d'une odeur d'urine dans tout le parc et du sol bombé et pleins de pierres. Sans parler de la peur de se faire surprendre par quelqu'un.
Je range mes affaires qui puent. Génial. Comme si je ne puais pas déjà assez.
Je sors du parc et me balade dans la ville. Les rues de nuits ont un petit charme, pour une ville.
Je vais à un Lidle pour me refaire des réserves. Autant en profiter. Les poubelles y sont inaccessibles. Je tente un second et idem. Je cherche dans les poubelles des rues près des magasins et il n'y a rien non plus. Je vois que je ne suis pas le seul à chercher. Ils ne semblent pas avoir plus de chance que moi.
Je me dirige vers une gare et il n'y a rien, même pas de toilettes. J'ai envie de faire pipi.
Je marche donc le long des routes principales pour sortir de la ville. Au moins, il ne pleut pas.

Jour 11 :

J'en ai marre d'attendre alors je décide de commencer le stop. Il fait nuit, l'endroit est nul, il y a peu de monde et les Croates semblent avoir un problème avec le stop ou moi, mais au moins, je fais quelque chose d'autre que me les geler sur un banc.
Il s'écoule une heure avant qu'un jeune ne s'arrête. C'est la deuxième fois qu'il passe. Il serait revenu juste pour m'aider ?
On roule, mais il me demande une faveur sexuelle en échange. Évidement, je refuse catégoriquement alors il me dépose au prochain arrêt de bus. Je ne suis pas plus choqué que ça car il n'a pas été insistant, mais je reste déçu et énervé par un tel comportement.
Je tente encore le stop pendant plus d'une heure, mais je manque de tomber de sommeil. Littéralement. Alors que j'étais statique et debout, j'ai perdu l'équilibre à cause d'une absence due au sommeil. Je décide donc de marcher en suivant la route pour me tenir éveillé. Je fini par tomber sur un banc où je somnole vingt minutes. Évidement, ça ne me remet pas en forme à cause du froid et de l'inconfort.
Je continue ma marche tandis que le soleil se lève enfin. J'aperçois alors une plage où j'installe ma serviette et y dors plus de deux heures, réchauffé par les rayons matinaux.
Je me réveil et me cache du mieux que je peux derrière un buisson sur la plage pour uriner. Ce n'est clairement pas approprié, mais ils n'avaient qu'à installer des toilettes publiques.
J'ai mes règles. Ça va, ce n'est pas comme si ça allait empirer mes problèmes d'hygiène, de douleurs et de fatigue.

Je marche des heures et fini par demander de l'eau à une habitante qui m'en donne avec le sourire. J'en profite pour caresser un adorable chaton.
Ensuite, je fais du stop à un arrêt de bus pas loin. Une camionnette s'arrête, mais il s'agit d'un connard d'exhibitionniste qui a vraisemblablement décidé que ma journée n'était pas assez merdique.
Décidément, ce n'est pas ma veine aujourd'hui.
Je suis tellement choqué que je ne réagis pas alors que j'avais ma bouteille en main. J'aurais pu inonder son véhicule. Il repart très vite et je lui fait des doigts en hurlant des insultes en français.
J'espère qu'il va avoir un accident ou chopper le Covid et crever.
L'incident n'ira pas plus loin. Je pleure un bon coup puis ça va déjà un peu mieux.

Je reprends immédiatement le stop et c'est une dame qui s'arrête. Honnêtement, je suis bien content que ça ne soit pas un homme. Elle ne m'amène pas très loin, mais c'est déjà ça. Je me sens déjà plus à l'aise.

J'alterne marche et stop jusqu'à ce que deux hommes s'arrêtent. Ils vont justement à Makarska pour faire une randonnée. Ils me proposent de les accompagner, mais avec ce que je viens de vivre (je n'ai pas confiance en eux), ma fatigue, mon énorme sac et mes douleurs horribles aux pieds, je préfère refuser.
Ils me déposent et je sors immédiatement de la ville. Je n'ai rien à y faire. Entre les falaises et les terrains privés, je ne trouve pas d'endroit où planter ma tente. Au final, je marche jusqu'à la ville suivante, non sans profiter des paysages.

J'y trouve un chemin balisé qui mène dans les montagnes, dans les vergers d'oliviers. Bien haut, hors d'atteinte des voitures, dans une partie où la récolte a été faite, je décide de m'installer. Au moins, ça me permet de profiter un peu de la montagne, même si ce n'est pas autant que ce que j'aurais pu vivre en accompagnant les deux hommes. Je commence à penser que je n'ai pas choisi la bonne façon de voyager pour profiter de la nature. Je masse mes pieds dont les cloques me font souffrir.
Encore une fois, je ne vais pas faire de récupération. Il n'y a pas une seule boulangerie ou autres petits magasins à qui demander gentiment dans le coin et les poubelles des grands magasins sont inaccessibles.
Si demain je ne trouve rien, je n'aurais que la semoule à manger.

Jour 12 :

J'ai super bien dormis. Il pleuviote un peu ce matin, mais rien de très grave. J'ai de nouvelles résolutions pour mon voyage ; moins de lamentations, plus d'audace !
Je vais directement au bord de mer et y lave mes serviettes et mes sous-vêtements. L'eau de mer, ce n'est pas l'idéal, mais c'est mieux que rien.
Puis, je demande à quelqu'un qui passe de l'eau et elle va jusqu'à un hôtel pour m'en rapporter. Je repère ensuite des douches de plages. Ce n'est pas la première fois que j'en vois, mais à chaque fois, elles sont éteintes. C'est sans convictions que j'essaie quand même et... ça coule !
Je prends donc une douche. Que ça fait du bien ! Je me sens plus propre et apaisé.

Je marche encore un peu avant de faire du stop. J'attends une heure et une jeune femme me prend et me dépose au village suivant. J'y serais arrivé plus vite à pied.
Je continue à pied et me fais dépasser par un cycliste dont le vélo est surchargé. Je suis content de voir d'autres voyageurs. C'est une activité incroyable et je pense que plus de gens devraient oser se lancer.
Un peu plus loin, ce même homme m’interpelle et on discute. Aron est un irlandais de vingt-trois ans qui veut aller en Grèce à vélo. Il voyage avec très peu d'argent (juste pour manger et rarement l'auberge).
Ça fait du bien de discuter avec lui. Il me donne des conseils pour les squats. Puis, il m'interviewe pour sa chaîne Youtube qu'il souhaite rentable afin de pouvoir voyager à l'infini. J'espère sincèrement que ça va marcher pour lui.
Il me donne une pomme, du pain et des fruits secs que je mange immédiatement. Mon corps réclame des nutriments, je ne peux pas résister.
On se dit au revoir et nous repartons, lui à vélo et moi à pied. On va dans la même direction, mais pas de la même façon. Peut-être qu'on se reverra plus tard. L'avenir nous le dira !
Je marche plusieurs heures en m'arrêtant parfois pour faire du stop. Une dame fini par s'arrêter et elle va à Dubrovnik, ce qui va beaucoup m'avancer !
Maya est adorable. Nous parlons beaucoup. Elle me donne du chocolat et des fruits que je mange immédiatement. Lorsqu'elle me dépose, elle me donne une pomme et du chocolat en plus ! Cette fois, je les garde pour plus tard.

Le soleil commence à se coucher. Elle m'a déposé juste avant la ville, sur le parking près du pont. Je décide de ne pas le traverser. Je sais à quel point il est presque impossible de trouver un endroit potable où dormir en ville. Et il y a une montagne. Je décide de tenter ma chance là-bas.
Je trouve un petit sentier que je commence à suivre quand je remarque que j'ai perdu ma gourde. Tant pis, elle n'est pas si importante. On n'a qu'a dire que j'en ai fait cadeau à Maya pour sa gentillesse.
Je suis très heureux de cette journée ! Tout s'est bien passé.
Cette montagne n'est pas la meilleure pour camper. C'est un passage de chèvres et il y a pleins de rochers et pierres partout. Et c'est très dur de trouver un coin à peu près plat. J'en trouve un près de ruines d'un genre de maison remplis de ronces. Je passe un peu de temps à enlever un maximum de cailloux. Pas assez pour que ça soit confortable, mais assez pour éviter de déchirer ma tente. Cela dit, l'espace est trop petit pour que je puisse la tendre correctement et il y a beaucoup de vent donc la déchirure n'est pas impossible. J'ai fait de mon mieux, on verra pour le reste.
Je mange un peu, mais garde de la nourriture pour demain. Je pourrais faire des courses car j'ai de l'argent donné par Aron ; dix kuna.

Jour 13 :

J'ai eu bien chaud malgré le vent qui n'a heureusement pas eu raison de tente May.
Je me prépare vite et me dirige vers Dubrovnik. Je décide de traverser la ville pour trouver un magasin et y dépenser l'argent. La frontière n'est plus très loin et cet argent ne me sera d'aucune utilité hors du pays.

Sur mon chemin, je vois deux baguettes (une petite et une grande) dans un sachet accroché sur le côté d'une poubelle. Je me que si elles ont été jetées, c'est parce qu'elles sont dures, mais non. Qu'elles sont moisies ? Non plus. Le touché est bon et visuellement elles ont l'air normales. Elles n'ont pas d'odeur, ni de goût particulier. Pourquoi ont-elles été mises là ? Je ne comprends pas, mais tant mieux pour moi. Je mange la plus petite en guise de petit-déjeuner.
Ensuite, je passe à une boutique de proximité où je demande de l'eau, qu'on me donne, et où j'achète une grosse tomate pour un peu plus de trois kuna. Je n'ai aucune idée de si c'est cher ou non. Je ne connais pas la valeur de cet argent.
Je sors de la ville sans être tombé sur un grand magasin. J'aurais dû acheter plus à la boutique.

Je marche longtemps avant de trouver un endroit potable où faire du stop. C'est Ian, un artiste croate qui va s'arrêter. Pour une fois, ça a été vite.
Il m'amène au restaurant car il a faim et m'offre un cappuccino. Il me propose le repas et je refuse. Quel idiot je suis ! C'était mon occasion à ne surtout pas rater de manger chaud. Des pâtes en plus ! C'était peut-être ma dernière chance de tout mon voyage de manger un repas complet et chaud, ce dont je rêve depuis un moment déjà. Et je laisse volontairement cette occasion filer.
Évidement que ça s'explique. J'étais gêné et j'avais la crainte qu'il me demande quelque chose en retour car c'est un homme.
Et bien tant pis, c'est l'apprentissage à la dure. Pas de pâtes pour moi.

Il m'amène ensuite à la frontière car ça ne lui fait pas un grand détour puisque qu'il n'habite pas très loin. Il me dépose et repart non sans m'avoir donné son numéro à appeler en cas de soucis.
Je traverse la frontière à pied. La douane tamponne mon passeport tandis que je caresse un chat.
Je suis officiellement sorti de l'Europe ! Bonjour Monténégro ! Et puisqu'ils utilisent l'euro ici, je peux m'acheter à manger.

Par contre, je fais une grave erreur. J'active trois secondes mes données mobiles pour actualiser Google Map et, soudainement, moins trente euros et budget bloqué. Ce qui signifie que je ne peux plus activer les données mobiles et avoir internet, ni envoyer de messages. Bref, je suis coupé de ma famille et amis.
Je ne peux même pas les prévenir que je ne suis plus joignable.
Et comble du mauvais accueil ; l'une des premières choses que je vois en arrivant dans ce nouveau pays est un immense panneau avec « Camping sauvage interdit » écrit en plusieurs langues dont le français. Je me sens visé.

Je marche des heures pour avancer, puis pour trouver un endroit où dormir. Il y a pleins de montagnes et forêts, mais impossible d'y accéder. Par la route en tout cas. Mais comment savoir si et où il y a un accès ? Je fais face à des falaises, des bâtiments ou des barrières qui me bloquent le passage.
Par contre, ce qui reste accessible et ne manque pas, ce sont les bâtiments abandonnés et en ruines. Il y en a tellement. Plus qu'en Croatie qui en comptait déjà pas mal. Ce sont des endroits qui me font peur, mais j'ai les conseils de Aron en tête alors j'ose. Puis, je n'ai pas trop le choix de toute façon.
Près d'une de ces ruines, assez éloigné de la route à mon goût, je trouve un coin convenable. Je me place à l'extérieur de celles-ci. Ce n'est pas très discret, mais ça devrait faire l'affaire. Le bâtiment n'est pas jonché de déchets et il y a très peu de tags, donc ça ne doit pas être trop fréquenté. J'espère.

Je mange tout en me faisant manger par les moustiques. C'est la dure loi de la nature.

Jour 14 :

Il y a eu de l'orage cette nuit. Et personne n'est venu, sauf une chèvre (ou un autre animal avec une cloche) qui a fuit au premier éclair.
Que faisait cet animal seul ici la nuit ? Je n'aurais jamais la réponse.

Je me lève et commence ma longue marche. Je vais vers le ferry. C'est Ian qui m'en a parlé et qui me l'a conseillé. Il m'a dit que ça permettait de couper et que le prix était vraiment insignifiant. Je ne peux pas vérifier sur une carte précisément où il est, mais en restant en bord de mer je vais forcément finir par tomber dessus.
Quand j'y arrive, j'ai l'agréable surprise de découvrir que c'est gratuit pour les piétons. J'en suis très content. J'avais envie de prendre ce bateau moins par flemme que parce que prendre le bateau, c'est cool.
Je suis un peu déçu de constater que le trajet est si court. C'était chouette quand même. La brise marine, voir la côte s'éloigner et une autre se rapprocher.

Une fois de l'autre côté, je fais du stop pour aller à Budva. J'y arrive si vite ! Le stop ici n'a rien à voir avec celui en Croatie.
Alors, je décide d'aller encore plus loin et de foncer directement à Podgorica.
Je prends une première voiture et on arrive dans les montagnes. J'en prends une seconde qui me dépose à un endroit vraiment chouette. J'hésite à rester là. Je sais que la ville n'est pas loin et je me dis qu'alors, en allant en ville, j'aurais encore accès à la montagne.
Je décide donc de continuer. Évidement, j'ai eu tord.
La ville est grande et en plaine, loin de la montagne. Loin de toute nature. Elle est entourée de champs et de zones industrielles. C'était prévisible pour une capitale, je ne suis juste pas une lumière.
Je vois bien que je ne parviendrais pas à trouver d'endroit où camper, le temps est à la pluie et je refuse d'encore passer une nuit blanche.
Je vais aller à l'hôtel !
Il me reste trente-six euros de l'argent qu'on m'a donné en Italie.

Je profite d'une zone de Wifi gratuit pour donner des nouvelles à mes proches et faire du repérage. L'idéal serait une auberge de jeunesse. J'en repère une. En m'y dirigeant, je vois un hôtel trois étoiles et décide de rentrer pour voir les prix. La dame de l’accueil est serviable et elle a un chien très gentil qui réclame des caresses. Le prix est à trente euros alors je décide d'aller voir ailleurs.
La rue où se trouve apparemment, car je ne la vois pas, l'auberge est si glauque. Les gens m'y dévisagent et deux chiens débarquent et me grognent et aboient dessus. La maîtresse traîne pour venir m'en débarrasser. Ils ont l'air malade et peu entretenu.
Cette auberge que je soupçonne être là où vivent ces chiens ne m'inspire pas confiance du tout. Parfois, il vaut mieux avoir foi en son instinct. Je décide de retourner à l'hôtel, tant pis s'il est un peu cher.

Que ça fait du bien de pouvoir glander sur internet et prendre une douche !
J'en profite pour laver mes vêtements et les faire sécher au lavabo.
Je ne peux pas profiter d'un repas chaud car ce n'est pas inclus et qu'il ne me reste donc que six euros. Ça va le faire. Je crois.
Être allongé dans un lit, au chaud en se sentant en sécurité, c'est grave bien quand même !
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