Temps de Guerre: Chapitre 12
Ce ne sont que des sons très discrets au début, on pourrait facilement les confondre avec le murmure de l’eau. Mais c’est diffèrent. J’écoute encore quelques secondes avant d’en être sur : Des voix humaines. Il y a des hommes dans cette foret ! Mon premier réflexe est de m’enfuir, de partir loin, mais je refoule cette idée et décide plutôt de rester et de me cacher. Je veux voir qui vient troubler la tranquillité de mon repaire, je ne veux pas devoir l’abandonner si les gens, qui qu’ils soient, repartent sans s’approcher de la mer qui est devenue si chère à mes yeux. Je saute donc de mon rocher et me cache dans un épais fourré au bord du ruisseau. Depuis là je pourrais observer et je suis bien cachée, mais je peux aussi m’enfuir à tout moment. Quelques mousses vert-olives pendent devant mes yeux et des branches s’appuient sur mon dos, mais sinon ma position est plutôt confortable.
Les voix sont plus proches maintenant, elles sont graves et profondes, et je comprends qu’il s’agit d’hommes qui parlent là. La discussion est très engagée, mais certaines voix reviennent plus souvent que d’autres. Les parleurs s’approchent et je sens qu’ils vont bientôt sortir de la foret, mais je ne peux pas encore les apercevoir.
« Et moi je maintiens que ce n’est pas une raison ! On ne te connaît pas, qu’est ce qui nous prouve que tu dis la vérité ? Tu racontes jamais rien sur d’ou tu viens !
- Je te l’ai déjà dit mille fois : Si je viens avec vous c’est que je veux la même chose que vo
- Justement ! Tu ne sais même pas ce qu’on veut trouver !
- Si tu ne le laisses pas finir il ne va jamais réussir à te répondre tu sais ?
- Hmpf…
- Bon, je peux continuer ? Lorsque je dis que je veux la même chose que vous ça veut dire que j’en ai marre que le monde soit détruit. Il n’y a aucune raison de le faire. En plus je ne peux pas retourner d’ou je viens et je n’avais pas envie d’être seul…
- Mouais… ça ne me paraît pas être tout. Mais bon… de toute façon tu ne nous diras jamais plus, non ?
Les orateurs se sont arrêtés à la lisière du bois, dans l’ombre de grands pins vert-foncé. Je n’arrive toujours pas à les voir mais les voix réveillent des souvenirs en moi… surtout celle de l’homme qui se défend face aux autres. Pour mieux me repérer je décide de les nommer. Le premier c’est le douteur. C’est lui qui a parlé pendant tout le long au début et sa voix est assez clair, il me parait plutôt jeune, même si je ne pense pas que c’est un enfant. Celui qui à l’a réprimandé a parlé de manière sarcastique, j’arrive à deviner une grande sagesse en lui, mais aussi un désir continu de rire Le deuxième qui à parlé, je l’appelle le défendeur, est jeune aussi, mais quelque chose dans sa voix me fait frissonner, et deviner qu’il n’est plus aussi innocent que l’autre. Quant au dernier, dans sa réponse d’un ton chaleureux et grave, je sens une tristesse voilée, comme la perte d’un ami proche.
Qui sont-ils ? Je n’ose pas sortir de ma cachette, quelque chose me dit qu’il vaut mieux ne pas être vue. Le vent c’est levé, secouant les branches moussues, et le ciel c’est couvert de gris acier, des nuages uniformes, sans motifs, un océan plat et sans vie. Je frissonne dans mon buisson sombre, provoquant un bruissement inaudible dans le grincement des arbres alentours. Maintenant il aurait été temps de rentrer dans mon petit nid douillet, d’écouter le mouvement des vagues et de me laisser flotter dans mes rêves, à l’abri de la brume qui va bientôt commencer, ça, mon temps ici me l’aura appris, des nuages comme ça n’amènent pas la pluie mais l’humidité. Mais je ne peux pas partir. Pas avec ces gens qui rodent autour.
« Bon, on s’installe ici ? ça c’est de nouveau le douteur. On ne va pas continuer notre recherche aujourd’hui, quel que soit l’endroit ou elle se cache, elle ne sortira pas par ce temps, et nous ne pourrons jamais la trouver.
- Ouais, j’en ai mare de marcher, arrêtons nous. Le réprimandeur intervient aussi, cette fois en faveur du jeune.
- Mhhh je suis d’accord. Et toi, Ombre ?
- Ça me va, même si je ne sais toujours pas pourquoi on est venu dans cet endroit humide, il n’y a aucune raison de le faire, je vous ai déjà dit que le pays s’arrête ici, et ensuite il n’y a qu’un énorme océan…
- Tu as tes secrets, nous avons les autres. Et dois-je te signaler que c’est toi qui as voulu nous suivre ?
Et avec ces mots, le triste sort de l’obscurité et pénètre dans la clairière.
Mon souffle s’arrête quelques instants. Je déglutis, la salive laissant un gout amer dans ma bouche et descendant comme une brulure dans ma gorge. Mes yeux n’arrivent plus à suivre mes envies et continuent de fixer le groupe d’hommes tandis que des larmes salées tombent dans mon pelage en laissant une trace dans la poussière qui recouvre mon corps.
Je ne peux pas m’en empêcher. J’arrive maintenant à voir chacune des personnes présentes et ce que je peux observer me bloque entièrement.
Jusqu'à ce que je voie une main apparaître devant mes yeux et ramasser quelques brindilles. Le choc me sort de ma pétrification et me fait sortir d'un grand bond de ma cachette. Mes ailes se déplient d'elles mêmes et avant même que j'entende les premiers cris d'étonnement du sol je suis en l'air et loin dans la pleine aux herbes dansantes au grès du vent. Le temps gris devient plus foncé et la petite bruine qui tombait jusqu'alors c'est amplifié en pluie écrasante. Des souffles invisibles provoquent des tourbillons dans l'averse qui semble venir du vide et mon avancée devient laborieuse et peu contrôlable. J'arrive enfin au dessus de la mer, ce que je sens grâce aux changements d'atmosphère et à l'humidité qui ne vient plus seulement du haut mais aussi en de grosses part des vagues qui s'éclatent dans un arrêt furieux contre la pierre immobile des falaises. Je décide de voler en direction de la plage que j'ai aperçue à ma gauche en arrivant ici, j'y serais en sécurité de la tempête en train de se développer en un monstre incontrôlable. Et les gens dont je sais maintenant l'identité ne risquent pas d'aller me chercher la bas, en tout cas je l'espère. Dès que je pourrais de nouveau voler sans risquer de me faire tuer par le temps, je partirai au dessus de la mer. Je pourrais chasser les poissons et je ne m'arrêterai qu'une fois que je serais au bout du monde. Le temps qu'ils mettront pour trouver où je suis et réquisitionner ce qu'il leur faudra pour me suivre, je serais assez loin pour que personne ne me retrouve jamais... Car j'en suis sûre, je ne me suis pas trompée. La personne qui avait du se justifier, le dénommé "ombre" est l'homme qui a tué Thuneo. Et les trois autres ne sont personne d'autre que mes accompagnants, mes protecteurs.
Hellow^^
Je suis contente, j'ai réussi à poster le chapitre le bon jour! 
J'espère que ce chapitre (qui lance le début de la deuxième partie) vous à plu
Hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, sinon je ne pourrais pas m'améliorer...
Merci, en tout cas, d'avoir lu! 
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Sam 6 Sep - 12:01
