PDV Aliona
La porte de l’hôpital céda rapidement sous les coups que je lui donnais, tombant au sol dans un bruit sourd. Mon frère, à mes côtés, alluma la lampe torche qu’il tenait en main afin d’éclairer le couloir sombre devant nous. Je grimaçais en voyant trois corps baignant dans du sang, dégageant une odeur nauséabonde, indiquant qu’ils n’étaient pas morts aujourd’hui.
Je m’avançais, laissant entrer les autres dans le bâtiment. Je réfléchissais rapidement à ce que nous pourrions faire. Solfia et Cerise étaient restée avec Azenet dans la maison abandonnée, le garçon n’étant pas tout à fait rétabli de sa blessure, bien que légère. Nous étions donc 14, et à cause des évènements de la veille, il valait mieux ne pas trop se séparer. Je me tournais vers le groupe.
« On va rester ensemble, si Sully est ici, nous séparer ne fera que nous exposer, même si elle devrait être blessée. » Je notais le regard de Luni, qui, visiblement, m’en voulait encore pour ma décision de la veille. Je levais discrètement les yeux au ciel, me moquant de ce qu’elle pouvait penser.
« Je pense qu’elle est au rez-de-chaussée. » Je me tournais vers Asallé qui venait de parler et l’interrogeais du regard.
« J’ai vu du mouvement, ce matin. Mais je ne suis pas sûre que c’était elle, et je ne sais pas si elle y est encore. » J’haussais les épaules et commençais à avancer vers le bout de la pièce afin de chercher notre fugitive.
Hier, nous étions ses proies et elle était le chasseur, mais les rôles semblaient s’inverser, aujourd’hui.
PDV RedZelda
Je tenais la main de Fuka, progressant dans les pièces de l’hôpital, ne me préoccupant pas de savoir si les autres nous suivaient. Je me sentais bien, malgré les derniers évènements qui semblaient déranger mes compagnons de voyage. En fait, je pense que c’était surtout dut au fait que je n’étais pas devenue folle depuis que nous étions partis de chez nous. Mais à cet instant, pour une raison que j’ignorais, je me sentais dans un état presque…euphorique.
J’entrais dans une énième salle et claquais la porte derrière mon petit ami. Il ne comprenait sans doute pas pourquoi j’agissais ainsi alors que nous étions censés chercher notre fugitive, mais j’avais une irrésistible envie de l’embrasser. Je l’attirais contre moi et, tout en passant une main dans ses cheveux roux, je posais mes lèvres sur les siennes. A ce moment, je ne savais pas que de la folle ou de la gentille fille dominait, mais je m’en fichais. J’avais chaud sans aucune raison, et le regard ambré de celui que j’aimais était planté dans mes yeux rubis.
J’entendais des bruits de pas non-loin, et je me dis que si je n’avais pas fermé aussi violemment cette porte, on ne nous aurait peut-être pas suivis.
Mon cœur se mit à battre beaucoup plus vite et je me mordis les lèvres tout en me décollant de Fukano, lequel avait commencé à s’empourprer, comme s’il avait subitement eu très chaud.
Un large sourire étira mes lèvres quand Holly surgit de l’unique entrée de la pièce.
« Qu’est-ce-que vous faites ?! On est supposés rester groupés, Sully pourrait être dans les parages. » Elle fit glisser son regard de mon petit ami à moi-même, perplexe de l’expression gêné qu’il avait prit.
Elle soupira, passa une main dans ses cheveux noirs et nous regarda.
« Non, je ne veux pas savoir, c’est bon. En tous cas, on ferait mieux de retourner vers les autres. Venez. »
Holly repartit vers le hall de l’hôpital, nous deux sur ses talons.
PDV Holly
Fukano et Red n’étaient pas très sérieux. Si je ne les avais pas interrompus, j’aurais pus croire qu’ils allaient passer à l’acte alors que nous avions une mission dangereuse dans les pattes. Je soupirais encore une fois tout en arrivant à l’endroit où auraient dut se trouver tous les autres, mais ils n’étaient visiblement pas restés ici.
J’entendis alors un coup de feu qui me fit sursauter, puis des bruits de courses venant de l’étage supérieur. Suivie pas le couple d’amoureux, je courus vers l’escalier et montais les marches quatre à quatre. Une fois en haut, je bondissais sur ma droite, manquant d’être renversée par une tornade aux cheveux noirs, suivie par Aypierre, Sélène, Aliona et Otaku. Je m’engageais immédiatement à leur suite, devinant que la fille qui avait failli me rentrer dedans n’était autre que Sully.
Je me demandais où pouvaient bien être les autres membres du groupe, mais je les vis à l’endroit où nous aurions dut nous retrouver. Lorsqu’ils aperçurent notre cible, ils sortirent leurs armes, mais la jeune fille s’engouffra dans une pièce, fermant la porte.
Je regardais derrière moi et vis Fukano et Red redescendre tranquillement les escaliers que j’avais presque sautés dans ma course après Sully. Une détonation me fit sursauter, et en tournant la tête, je vis qu’Aliona avait fait sauter la poignée de la porte en tirant dessus, et qu’elle enfonçait désormais la porte qui s’ouvrit sous la force de la fille aux yeux violets. Elle évita une balle que venait de tirer Sully et se recula. Je ne pris pas la peine d’entrer, puisque quelques personnes l’avait déjà fait et qu’ils encerclaient la jeune femme, la menaçant de leur armes.
Depuis l’encadrement de la porte, je pus voir pour la première fois cette fille que nous cherchions. Elle portait un bandage autour de son bras, encore teinté de sang, et ses yeux ne reflétaient aucune panique malgré la situation périlleuse dans laquelle elle se trouvait. Elle recula de quelques centimètres, et sauta par la fenêtre dans un bruit de verre brisé. Je laissais échapper un petit cri de surprise, et me frayait un chemin jusqu’au rebord, me penchant afin d’apercevoir Sully. Cependant, puisque nous étions au rez-de-chaussée, elle n’avait pas dut se faire mal en tombant et s’était sans doute déjà enfuie.
« Pourquoi vous ne lui avez pas tiré dessus ? » Aliona pesta contre les quelques personnes qui auraient put toucher la jeune fille dans sa fuite.
« C’est bon, on s’est tous laissés surprendre, c’est tout. » L’homme, presque toujours en compagnie de la jeune fille, s’approcha d’elle et lui adressa quelques mots qui la firent hausser les épaules.
« Et, elle a laissé tomber ça… » Fukano tenait entre ses doigts une carte avec, dessus, un itinéraire. « C’est sa prochaine destination, je crois. »
On le regarda, perplexes.
« C’est un piège. » Rétorqua sèchement Luni.
« Mais c’est sans doute son vrai but. On doit y aller, mais en faisant attention. De toutes façons, nous n’avons nulle part où se rendre.» Aliona regarda la brune qui grognait, encore une fois en désaccord avec elle, mais qui garda le silence cette fois.
Tandis que tout le monde sortait, je jetais un dernier regard à travers la vitre brisée tout en redoutant ce que nous allions trouver à notre prochaine escale.
PDV Otaku
Je marchais, ou plutôt, trottinais, près d’Unster depuis plus d’une demi-heure maintenant. Nous nous rendions dans la ville indiquée sur la carte de Sully, et le groupe avançait lentement à cause d’Azenet qui avait encore un peu de mal à suivre suite à sa blessure, alors j’essayais de rester à hauteur des autres, même si je mourrais d’envie de piquer un sprint jusqu’à notre destination.
Le groupe entier était silencieux, comme si nous devions faire une minute de silence. De plus, ce silence n’avait rien d’apaisant, il était oppressant.
Bien que nous ayons quitté le paysage désertique, l’herbe à perte de vue, les champs mal entretenus et le vent apportant une odeur de pluie ne faisaient que participer à l’ambiance pesante. Nous avions l’impression de ne pas avancer et que jamais nous n’arriverions à atteindre notre but. Du moins, c’est ce que je me disais en voyant les mines lassées, sombres ou impatientes de mes camarades d’infortune.
Je sursautais lorsqu’une goutte d’eau tomba sur mon nez et éternuais, faisant sourire Unster. Je souris à mon tour, tandis que des gouttelettes commençaient à tomber de plus en rapidement, et que des coups de tonnerre résonnaient dans le ciel. Les orages étaient plutôt fréquents ces derniers temps, ce qui était rare dans cette région.
Je regardais autour de nous et vis une maison, ressemblant énormément à un manoir de film d’horreur, dressée au milieu de nulle part. La pluie se faisait de plus en plus forte, et je ne pensais pas que nous pourrions continuer à marcher sous cette tempête.
« Il y a une maison, là bas ! Elle est peut-être habitée ?! » J’avais dus crier les derniers mots pour couvrir le bruit des intempéries.
J’aperçus du coin de l’œil Sélène me répondant, mais elle ne parlait pas assez fort pour que je l’entende clairement. Cependant, elle se dirigea vers le manoir, suivie par les autres, alors je l’imitais.
Les quelques marches à gravir afin d’arriver en face de la porte grincèrent sous notre poids, me faisant frissonner. Après la ville post-apocalyptique, nous avions le manoir hanté. Sélène donna quelques coups sur la porte, et on entendit une voix venant de l’intérieur. Deux secondes après, la clenche bougea et une vieille dame apparut, nous regardant avec surprise.
« Oh, mais que faites-vous ici, par ce temps ? Entrez, entrez ! »
Bien que gênés par cette invitation, nous acceptions, nous plaçant dans l’entrée afin que tout le monde rentre. Un vieil homme arriva derrière la femme et nous observa quelques secondes.
« Il y a des chambres, à l’étage. La nuit va bientôt tomber, restez donc dormir. » Sa voix semblait appartenir à un jeune garçon, et non à une personne âgée, ce qui était assez étonnant.
Malgré l’atmosphère peu rassurante de la demeure, nous étions désormais obligés de passer la nuit ici, ne pouvant plus refuser l’invitation par politesse et coincés par l’orage.
Nos hôtes étaient déjà repartis à leurs occupations, nous laissant plantés là, bêtement, un peu comme lorsque Gale nous avait annoncé notre « mission ».
Je fus la première à bouger, cette fois, et enlevais mes chaussures et ma veste trempée pour ensuite monter les escaliers menant à l’étage. J’ouvris la première porte à ma portée et tombais sur une chambre avec deux lits simples. Je fermais la porte derrière moi et posais mes affaires sur la chaise à côté d’un des lits. J’ouvris la porte en pin située en face de moi et y trouvais une salle de bain à l’ancienne, reliée à la chambre d’à côté. Au même moment, l’accès à cette dernière s’ouvrit, laissant apparaître ma sœur.
« Cool la salle de bain ! » Elle rigola et se plaça devant le miroir. Je regardais dans la pièce d’à côté et vis Pit qui était entrain de se changer. Je poussais Cerise dans sa chambre.
« Qu’est-ce-que tu fais ?! » Je ricanais.
« C’est moi l’aînée, c’est moi qui me douche en premier ! » Sur ces mots, je claquais la porte derrière elle et la fermait à clef, ainsi que celle par laquelle j’étais arrivée, afin de ne pas être dérangée.
Je me déshabillais et entrais dans la baignoire. Je pris mon temps, savourant le calme qui régnait dans la pièce. Lorsque j’eus fini, je ne remis pas ma jupe, étant donné que j’allais directement me coucher ensuite. Je déverrouillais les portes et Cerise entra en me tirant la langue et en me poussant à mon tour dehors, fermant les entrées derrière moi. Je rigolais et regardais la chambre dans laquelle j’allais passer la nuit lorsque je vis Unster. Il était devenu tout rouge, et je ne compris pourquoi qu’en me rappelant que je n’étais qu’en T-shirt et culotte. Cette situation me gênait aussi, mais ce n’était pas comme si je n’étais pas habillée. Voyant qu’il bloquait sur moi, je toussotais.
« Hum, Unster ? Qu’est ce que tu fais là ? »
Il secoua la tête et se mordit les lèvres, et je me surpris à me tordre les doigts, un peu plus gênée.
« Euh…et bah…je…enfin il n’y avait plus de chambre libre, alors…alors on m’a dit que tu étais seule et qu’il te restait un lit. C’est…c’est dingue, il y a juste le nombre exacte de lits pour nous accueillir ! »
Heureusement que les lits n’étaient pas pour deux personnes. Je tournais le dos à Unster et m’asseyais sur mon lit.
« Oh, d’accord. Bonne nuit, alors. »
Je savais que je devais paraître froide, mais ce moment était tellement étrange que j’en perdais quelque peu mes moyens. Je soupirais doucement et me glissais sous la couette qui avait une odeur de menthe forte, me piquant légèrement le nez. Je sentais encore le regard brûlant d’Unster dans mon dos, comme si il me fixait.
« Pourquoi tu me fixe ? »
« Rien, rien ! » J’entendis le parquet craquer derrière moi, signe qu’il venait de s’allonger, lui aussi.
Je fermais les yeux, essayant d’oublier sa présence toute proche et me laissais emporter par le sommeil.
-------------
Coucou!
J'ai réussi à prendre l'ordi de mon frère(niark) et donc à vous poster le chapitre c: J'espère que vous aimerez! :3
Besous!