[Matoine : Déserteurs] Chapitre 3 : Armés et apeurés

Cela faisait déjà plusieurs jours que la guerre avait commencée et seuls les français semblaient être en difficulté. Il n'y avait presque aucune perte chez les ennemis ce qui était troublant au vue du nombre de balles tirées des deux camps. Ces hommes qui avaient envahi la France -ou plutôt la surface de la Terre- étaient surhumain. Si seulement ils étaient déjà humain...
La peur des deux jeunes hommes ne cessaient de croître même s'il ne le laissait pas paraître. Jusqu'à un soir spécial où l'horreur se fit particulièrement grande. Mathieu et Antoine était assis devant le chauffe-plat et regardait leur nourriture cuire alors que le plus petit engagea une conversation des plus sérieuses.
« Tu penses qu'on s'en sortira ? Demanda-t-il.
-Bien sûr ! S'exclama son acolyte.
-'Toine, sois franc. »
Le chevelu soupira.
« Je n'en sais rien Math'... Et si tu veux vraiment mon avis, je ne pense pas... Mais on doit essayer !
-Je suis d'accord... »
Un long silence suivi avant que le cadet ne reprenne :
« Et que ferais-tu si je meurs ?
-Je me branlerais sur ton cadavre. »
Deux rires fusèrent.
« Non mais toujours sérieusement, articula le petit vidéaste une fois son calme repris.
-Mmh... Sérieusement, j'en sais rien... »
Antoine frissonna.
« Je ne veux même pas y penser. »
Un nouveau silence se fit, pesant. Au bout de longues minutes, Mathieu vint s'asseoir contre son ami et posa sa tête sur son épaule. D'abord surpris, ce dernier passa son bras autour de ses épaules.
« J'ai peur... murmura le châtain.
-Moi aussi, Mathieu, moi aussi... »
Le brun entendit un sanglot et sentit son acolyte se blottir un peu plus contre lui et nicher sa tête dans son cou. Bientôt, il sentit de petites gouttes froides dévaler son cou. Il ne le croyait pas, Mathieu Sommet pleurait... ? C'était bien la première fois que le plus fou le voyait ainsi et ça lui faisait de la peine.
« Dis moi qu'on s'en sortira...
-J'aimerais bien mais ce serait te mentir... »
Les pleurs du cadet résonnèrent plus bruyamment dans le nuit. Lui qui avait contenu ses émotions jusqu'à maintenant se laisser entièrement aller dans les bras de son collègue. Ils avaient peur... Une idée germa alors dans la tête du plus grand.
« Demain, on ira chercher deux trois armes et des munitions, affirma-t-il.
-Hein... ? Renifla l'homme aux multiples personnalités.
-Pour se protéger, on va se chercher des armes. »
Mathieu essuya ses larmes.
« Mais où ? Questionna-t-il.
-Je sais pas, il y en aura sûrement sur le champ de bataille !
-Non ! Je refuse d'y retourner...
-Et bien j'irais seul.
-D'accord, marmonna le châtain, je viens avec toi... »
Antoine ria nerveusement sans réelle raison et se détacha de son compagnon. Ils mangèrent le repas et, rapidement, s'endormir sur le sol froid qui leur avait déjà bien servi de matelas.
Le soleil caressait déjà de ses rayons leurs deux corps quand ils se réveillèrent. Immédiatement, ils prirent l'initiative de trouver un village proche pour y chercher des armes. Leur marche dura deux heures jusqu'à ce qu'ils trouvent quelque chose de concluant. Il y avait des corps partout, tous démembrés, criblés de balles ou piétinés. Au sol, encore, trônaient les armes des deux camps confondues. Ils avancèrent à pas feutrés vers le champ de bataille. Arrivé à hauteur des premiers morts, Antoine fit signe à son ami de s'arrêter. En effet, au loin, on pouvait clairement apercevoir une silhouette massive, armée et, bien qu’humanoïde, elle était étrangère. Le sang des deux jeunes hommes pulsèrent dans leurs veines sous l'adrénaline et la peur. Doucement, ils se remirent à marcher vers une première arme. Un simple pistolet. Un Beretta 92* Le plus grand s'en saisit et fouilla la victime juste à côté. Il sortit du gilet du défunt une boîte de munition en souriant. Leur fouille continua jusqu'à ce qu'ils acquirent deux nouvelles armes : un Mauser M720 Schnellfeuer** et un SVD***. Ils revinrent alors  à leur camp d'appoint et discutèrent longuement -ou plutôt se disputèrent- pour savoir qui aura quelles armes. Finalement, Mathieu ressortit gagnant avec le Mauser et le Beretta. Antoine se retrouvait donc avec le fusil de précision.

*Un Beretta 92 est un pistolet semi-automatique italien datant un peu quand même ^^ (1976)
**Un Mauser M720 Schnellfeuer est un pistolet à rafale qui peut aussi tirer au coup par coup.
***Un SVD (Snaïperskaïa Vintovka Dragounova) est un fusil de précision utilisé par de nombreuses armées dans les pays en guerre.