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Localisation : La tête dans les nuages
|  Jeu 26 Mai - 9:05 Silen A peine rentrée chez elle, Laura alla dans sa chambre et se laissa tomber sur son lit, fatiguée. Elle fixa le plafond en se demandant si elle souhaitait tant que ça retourner au collège. La réponse lui vint comme une évidence. Évidemment, non. Elle en avait marre d'être seule là-bas. Elle en avait marre de mentir. La seule chose qui la sauvait de son mal-être scolaire, c'était les cours. Elle les suivait assidûment, elle n'avait que ça à faire. Elle avait toujours de bonnes notes. Pas excellentes, mais dans la moyenne haute. Ses appréciations étaient toujours les mêmes. 'Calme et appliquée malgré ses difficultés'. Calme et appliquée... malgré ses difficultés. Elle en avait marre aussi, de ses difficultés. Elle faisait tout pour avoir des bonnes notes, que ce soit en classe comme à la maison. Elle n'avait pas de passion, pas d'envies particulières lorsqu'elle rentrait chez elle. Elle n'était douée en rien. Elle le savait.
Sa mère rentra dans sa chambre, la faisant sursauter. Anna ria et s'approcha d'elle pour venir s'asseoir à côté d'elle sur son lit.
« Comment ça va ? Lui demanda-t-elle d'une voix douce.
-Ça va bien maman, lui répondit-elle en paraissant joyeuse. »
Le plus âgée l'embrassa sur le front avant de repartir. Arrivée à la porte, elle se retourna pour lui dire :
« Si tu as des problèmes, n'hésite pas à venir m'en parler. »
La jeune fille hocha la tête et sourit faussement. Dès que sa mère referma la porte, elle se laissa de nouveau tomber sur le matelas en soupirant.
Combien de temps ces mensonges allaient-ils durer ? Elle aimerait y mettre fin maintenant mais elle avait peur. De quoi ? Elle n'en savait pas vraiment grand chose. Elle se sentait vide, tout le temps. Elle avait l'impression d'être là mais d'être morte à la fois. Lorsqu'elle bougeait un peu, elle s'étonnait de ne pas être figée. Elle était exactement comme un robot. Elle ne ressentait ni douleur ni bonheur, ni tristesse ni joie, ni amour ni amitié -à part pour ses parents-, ni dégoût ni satisfaction. Rien, à part un immense vide.
Parfois, elle se regardait dans son miroir pour vérifier qu'il n'y avait pas de trou béant à la place de son cœur ou de son cerveau. Mais non, tout était bien en place. Alors elle soupirait et retournait étudier.
Après trois jours d'écoles où elle étudia encore plus encore que d'habitude, elle reçut un message sur son téléphone qu'elle regarda.
Inconnu à Laura :
Salut Laura ! C'est Nyo, tu te rappelles de moi ?
Elle sourit devant le message. Nyo et elle avait un peu discuté durant ses vacances auprès de son père et le jeune homme lui avait demandé son numéro.
Contact 'Nyo' créé
Très vite, son téléphone vibra encore.
Nyo à Laura :
Tu as un peu de temps pour un appel ?
Laura à Nyo :
Oui 
Appel entrant de Nyo
Elle le trouvait bien rapide... Mais elle n'allait pas s'en plaindre. Un peu de compagnie extérieure ne pourrait lui faire que du bien.
« Allô ?
-Salut Nyo, ça va ?
-Fatigué et toi ?
-Ça va bien..
-Mauvaise réponse.
-Hein ?
-Je sais que tu ne vas pas bien, c'est pour ça que je t'appelle. »
Laura soupira.
« Dis moi ce qui ne va pas...
-C'est papa qui t'envoie ?
-Non, Kriss n'a rien à voir. Je crois qu'il ne sait même pas que j'ai ton numéro. Je suis juste observateur et je vois bien que tu vas mal. »
Bizarrement, l'adolescente sentait qu'elle pouvait lui faire confiance, alors elle commença un monologue :
« Ça tombe, j'étais justement en train d'y penser. En fait, je ne vais pas 'mal'. Je ne vais pas, c'est tout. Je me sens vide, tout le temps. Comme un robot, un automate programmé pour faire ci ou ça. Je crois que je suis morte intérieurement. Je ne me mets jamais en colère, je ne pleure pas. Quand je souris ou quand je ris, tout est faux. Je suis complètement vide de vie. Je passe mon temps à étudier car je n'ai que ça à faire. Je suis très effacée à l'école à cause de ma timidité et personne ne vient me voir. Alors, dans la cour, je reste assise dans un coin et je regarde les gens rire ou pleurer. J'ai peur d'en parler à papa et maman sans savoir pourquoi. En fait, je ne pense pas que ce soit de la peur. C'est juste que je ne sais pas exprimer mes sentiments. Sûrement parce que je n'en ai pas. »
Elle ria nerveusement, sans aucune émotion.
« Mais regarde moi, je suis en train de te faire part de mes états d'âme alors que ça ne fait qu'un peu plus de deux semaines qu'on se connaît... »
Elle ne reçut aucune réponse immédiate. Elle entendait simplement la respiration de son interlocuteur dans le combiné.
Enfin, au bout de plusieurs minutes de grande réflexion, il se remit à parler :
« Je crois qu'il te manque juste un moyen de t'exprimer. Un truc qui rallumera le fusible de tes pensées.
-T'es un poète dis donc... Enfin, tu veux que je fasse quoi ? Je ne sais rien faire !
-Tu n'es pas obligé de savoir faire quelque chose pour le pratiquer. Et puis,as-tu seulement déjà essayé ?
-Mmh... pas vraiment en fait...
-As-tu déjà dessiné ?
-Seulement quand j'étais petite, ça doit faire dix ans* maintenant...
-Essaye alors, peut-être que ça te plaira... Essaye toute les disciplines jusqu'à trouver celle qui te redonnera le sourire. On a tous un petit truc à nous comme le dessin pour moi, la poésie pour ton père, jouer aux jeux vidéos pour Frédéric et Gabriel, gueuler en jouant aux jeux vidéos pour Bob, etc... Mais tu n'es pas obligée de te limiter à une seule discipline, il y en a tellement qu'il serait dommage de se priver si on en aime d'autres. Essaye les toutes, je présume que tu as assez de temps.
-Certainement... Merci, beaucoup.
-Si tu veux t'essayer au dessin, je peux t'aider.
-Mais... Comment ? Tu n'es pas à côté de moi.
-Je peux toujours te donner des indications...
-D'accord... On y va, alors ?
-Comme tu veux. »
Sans attendre plus, Laura mit son téléphone en haut-parleur et le posa à côté d'une feuille A4. Elle prit un crayon de bois et, écoutant les indications de son nouvel ami, elle se mit à dessiner. Elle s'y plaisait. Même si son premier dessin n'était vraiment pas beau, elle continua. Et cela la fit sourire. Un sourire franc, vrai. Elle avait l'impression de revivre grâce à ce qu'elle n'osait essayer avant par simple automatisme. Elle commença par pleins de petits dessins dont le résultat de certains la faisait rire. Mais elle finit par prendre une nouvelle feuille blanche et, grâce aux conseils de Nyo, elle commença un bien plus grand et important dessin. Mais minuit approchait, alors le dessinateur dût la laisser. Ils étaient tous les deux fatigués et partirent se coucher sans demander leur reste.
Fred et Seb, qui avaient tout entendu grâce à la porte entrouverte de leur jeune ami, se regardèrent.
« Bah putain, il a la côté avec les filles, lui, remarqua Seb
-Ah parce que Aurore c'est une fille ? Questionna de manière rhétorique son meilleur ami, le faisant rire.
-Ça j'en sais rien, et j'veux pas aller vérifier, ria celui aux longs cheveux. »
La discussion prit fin assez rapidement et chacun allèrent dans leurs chambres respectives pour un repos mérité.*Elle a quatorze ans dans la fanfiction |
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