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[Matoine : Déserteurs] Chapitre 4 : Un combat acharné, une lutte inutile

Silen
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Mer 9 Mar - 20:15
Silen
[Matoine : Déserteurs] Chapitre 4 : Un combat acharné, une lutte inutile Maxresdefault

Plusieurs jours, les deux amis marchèrent dans le calme le plus complet. Il discute posément de différents sujets, ne voulant pas attirer l'attention de leurs ennemis. Leur discussion revenaient toujours au même sujet : leur survie. Leur peur grandissait de jour en jour. Ils avançaient toujours plus vers le sud de la France. Les ennemis avaient déjà pris possession des terres du centre du pays. Les compagnons s'installèrent un instant au pied d'un des volcans d'Auvergne. Ils mangèrent tout en discutant.

« Tu penses que... commença Antoine qui mastiquait sa nourriture entre deux paroles. Que les ennemis ont pris toute la France.

-Je ne sais pas, lui répondit son acolyte qui avait déjà fini de manger, pensif. Mais je pense que ça ne saurait tarder...

-Tu penses ?

-J'en suis certain. Avec la facilité avec laquelle ils ont massacrés les... »

Le petit sembla réprimer une grimace de dégoût et de tristesse.

« Les parisiens, on est que des pions pour eux.

-Comme un jeu d'échec ?

-Oui, sauf qu'il ne s'étend pas à un seul plateau. »

Le chevelu réfléchit un moment.

« Attends... Tu insinues quoi là ?

-Tu penses vraiment qu'ils vont s'arrêter à la France ?

-Tu crois qu'ils veulent prendre le monde ? Posa naïvement l'aîné, ce qui provoqua un rire nerveux chez son interlocuteur.

-C'est évident, la France n'est qu'un point de départ. Et encore, si ça se trouve, il se passe exactement la même chose au Japon ou en Amérique. Ça ne m'étonnerai pas d'ailleurs. Ils sont en grand nombre et extrêmement bien préparé.

-Et ils viennent d'où, à ton avis ?

-Je n'en sais absolument rien, articula le petit vidéaste en baissant les yeux sur ses mains qu'ils trituraient. »

Tout deux se turent après cette discussion. En réalité, tout deux réfléchissaient. Beaucoup de questions restaient sans réponse...

« Et si Mathieu a raison, pensa le brun, ce sera la fin du monde ? Certainement. »

Il ferma les yeux, s'appuyant contre l'arbre derrière lui, et laissa quelques rares larmes parcourir ses joues. Il ne voulait pas se lâcher plus, car il savait qu'il ne saurait se retenir. Cette situation était invivable pour les pauvres esprits des deux youtubers et s'ils ne craquaient pas, s'était par fierté masculine ou crainte de ne plus en sortir, de cette tristesse dépressive. Celle qui rongeait de l'intérieur sans laisser de traces réelles et qui tuait à petit feu. C'était bien la plus grande menace, soi-même... Les deux collègues se laissaient de plus en plus ronger par des émotions néfastes qui causeraient leur perte. Et ils ne le voulaient pas. Enfin, Antoine ne le voulait pas, du moins. Pour le châtain, c'était une autre histoire... Cette guerre dont ils étaient les témoins était sans doute la plus répugnante et horrible à leurs sens. Malgré l'endroit assez calme où ils se trouvaient, ils parvenaient à discerner au loin les tirs, les explosions et les cris qui fusaient, créant une cacophonie insupportable pour le cadet.

Un soir qu'il était monté sur le volcan, il s'était assis et avait observé autour d'un regard circulaire semblable à celui d'un aigle. Il pouvait voir au loin la fumée s'élever au dessus de la région, emportant les âmes descendues en terre des victimes de cette vaine lutte. Le petit châtain avait alors rapproché ses genoux de son torse et les avait encerclé de ses bras. Et longtemps, si ce n'est toute la nuit, il avait écouté les plaintes des hommes, femmes et enfants. Et longtemps, il avait entendu les tirs des deux camps. Et longtemps, il avait laissé pénétrer dans son esprit le son des bombardements, l'entachant ainsi d'une empreinte indélébile d'effroi. Il avait même fermé les yeux, donnant libre court à la mort d'embrumer son esprit. Et il en est devenu fou. Cette nuit là, alors, il avait frappé le sol, plusieurs fois, de toutes ses forces, faisant saigner ses poings, déchirant son jean et salissant sa peau de terre et de coupures sanguinolentes.

Le lendemain, Antoine, bien évidemment, s'en aperçut dès son éveil, quand il a vu son cadet.

« Mathieu, commença-t-il, pourquoi t'as fait ça.

-J-j'en ai marre Antoine, gémit le susnommé. J'en ai plus que marre... »

L'homme aux cheveux fous s'approcha du plus petit et le serra dans ses bras, tout contre son torse, alors que des larmes dévalaient en torrent les joues de ce dernier. Le voir ainsi attristait profondément l'aîné.

« Je me dis que... continua Mathieu alors que sa voix s'éteignit en un énième sanglot. Qu'on ferait mieux de mourir tout de suite... C'est perdu d'avance Antoine...

-Non Mathieu, il nous reste une chance, le reprit son interlocuteur. Tu te rappelles de ce qu'on nous a dit à Orléans ? Des souterrains sont en train d'être creusé en cachette et leur entrée et renforcée dès le début. On pourrait s'y cacher ! Enfin, ils sont à Montpellier et ses alentours mais, je le sais, on peut y arriver. Alors maintenant, tu sèches tes larmes, tu relèves la tête et, tout les deux, on va y aller, à Montpellier. On va y aller, se cacher et attendre sagement la fin du massacre.

-Mais... Et s'il nous retrouve ?

-Alors, soit on se résignera à notre sort, soit on se battra pour revenir à la surface. »

Le petit vidéaste ne répondit pas, en grande réflexion. Il était vrai qu'il était plus sage de se cacher en attendant la fin de l'horreur mais comment sauront-ils ? Comment seront-ils accueillis ? Et surtout, que restera-t-il du monde comme ils le connaissaient ? Sûrement très peu de chose si ce n'est des ruines fumantes. Et encore, peut-être tout serait rasé et ne resterait alors qu'une terre rendue stérile par l'être humain. Tant de questionnements trottaient dans la tête de l'homme aux yeux bleus ce qui lui provoqua un mal de crâne intense.

Depuis le début de leur épopée, les deux compères n'avaient usé d'aucunes armes à part celle de la fuite. Ils avaient toujours fuit, tels des déserteurs en 14-18. Pourtant, ils étaient armés. Par sûreté. Un problème persistait face à leur sécurité : il ne savait pas vraiment utiliser les armes obtenues et n'avaient personne dans les pacifistes d'assez qualifiés pour leur apprendre. Alors, ils cheminaient seuls, leurs armes inutiles sous le bras, prêt à tenter de les utiliser. Tenter. Ils n'avaient encore jamais tiré une seule balle, même pour s'entraîner, alors qu'ils en avaient tout le loisir. Ils ne voulaient juste pas. Pour ces deux hommes, en user le plus tard serait le mieux.
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