Emma avait douze ans. Elle ne me ressemblait pas, bizarrement. Alors que j’avais des cheveux blonds qui s’arrêtaient à mes épaules et des yeux verts, elle avait de longs cheveux bruns et des iris aussi bleues que le ciel. Nous ne parlions plus beaucoup, elle restait souvent dans sa chambre sans que nous ne pouvions rien y faire, ni moi, ni grand-mami. Je savais bien cuisiner, elle m’avait appris, alors, souvent, c’est moi qui préparait le repas. Mais dès qu’Emma avait fini, elle remontait à l’étage pour s’enfermer. Je ne la comprenais, nous avions de magnifiques espaces, des animaux et elle, elle restait à la maison !
Tout à dérapé à l’anniversaire de mes 15 ans. Emma n’était même pas descendue et ne me l’a pas souhaité. Alors, le soir, énervée, j’étais montée et j’avais ouvert sa porte à la volée. Elle avait sursauté et c’était tourné en criant :
« Quoi !?
-Tu aurais pu faire un effort aujourd’hui ! C’était mon anniversaire aujourd’hui ! Avais-je hurlé. »
Elle avait soupiré.
« Joyeux anniversaire, t’es contente ? »
C’en avait était trop. J’étais allée dans ma chambre et m’était effondrée en pleurant à chaudes larmes. Que c’était-il passé pour qu’elle devienne comme ça ?
L’année d’après, notre relation n’avait pas changé. Toujours aussi venimeuse. J’allai -évidemment- à l’école, comme ma sœur. J’étais pas la plus douée mais les professeurs avaient remarqué mes efforts. Ils savaient de quoi j’étais capable et que j’essayai de repousser mes limites. Ma sœur, elle, était en véritable échec scolaire. Elle ramenait peu de notes -et je la soupçonnai de sécher les cours- et, lorsqu’elle en ramenait, elle n’était pas au dessus de 10 sur 20. C’était bien sûr un des sujets de nos nombreuses disputes qui s’ajoutait à la liste déjà longue…
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Mer 9 Mar - 20:42