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[Matoine : Déserteurs] Chapitre 23 : Dictature

Silen
Silen
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Lun 30 Mai - 16:35
Silen
Les jours avançaient et se ressemblaient atrocement. La construction du bâtiment était loin d'être achevée mais les constructeurs recevaient l'aide des agriculteurs qui n'avaient plus qu'à arroser les plantations. Au loin, déjà, du haut des deux étages du bâtiment, on pouvait apercevoir quelques tours sortir de terre et s'élever lentement mais sûrement.

Puis vint l'alourdissement des charges. Aurore le vit venir comme une malédiction mais ce fut avec neutralité qu'elle annonça qu'un étage devait être fait en une semaine et demi. Alors que ça faisait déjà plus d'un mois qu'il construisait la tour et qu'elle n'avait que deux étages. Évidemment, tous râlèrent, mais évidemment, tous se remettaient à travailler. Ils n'avaient pas vraiment le choix... Travailler, travailler, travailler, c'est tout ce que Save Earth leur demandait. Une belle arnaque sauce dictature. Ils vendaient du rêve pour ne donner en réalité que des guenilles de pensées.

Alors les gens ne pouvaient seulement rêver que d'évasion et de pour jouir des loisirs habituels. Mais il n'y avait plus de télé ni d'Internet et à peine assez de réseau pour couvrir le sud de la France. Alors il ne restait que le travail et l'ennui.

Nyo et Aurore collaboraient toujours mais cette dernière se montrait à chaque fois plus égoïste, meneuse et insultante envers son cadet. Mais le dessinateur ne prêtait jamais attention à ses paroles, il se contentait de suivre d'assez loin finalement l'affaire sans rien comprendre réellement. Jusqu'au jour fatidique où la jeune femme se fit attraper par un garde et un vieux membre haut placé des Save Earth sous les yeux du châtain. Il sourit en la voyant se faire emmener tout en se demandant qui les supervisera après.

Le vieil homme s'approcha du jeune homme en souriant. Il l'emmena dans son bureau et le fit s'asseoir tout en lui servant un thé.

« Jeune homme...

-Nyo, le coupa le susnommé.

-Très bien, Nyo, ria légèrement l'homme d'une voix rocailleuse. Sais-tu depuis combien de temps elle fait cela ?

-Je... n'ai pas la date exacte en tête mais ça fait plusieurs semaines. Elle m'a demandé de l'aide mais je crois qu'elle voulait juste un appât.

-Mmh, je vois... Toi et tes amis seront dédommagés du tort qu'elle ait pu vous causer. Tu aimerais peut-être des explications sur cette bombe.

-Oui.

-Elle ne sera pas utilisée sur terre, c'est pour repousser les... envahisseurs. S'ils reviennent.

-Les envahisseurs ?

-Ceux qui nous ont déclaré la guerre n'avait d'humain que l'apparence.

-D'accord...

-Bon, cessons de parler de cette affaire. Je crois avoir oublié de me présenter. Joël Lannist, fondateur des Save Earth. Enfin, je n'ai que le statut de fondateur, pas de dirigeant.

-Mais pourquoi ?

-Ils m'ont jugé trop âgé et m'ont accusé d'être atteint d’Alzheimer.

-Oh... »

Nyo et Joël continuèrent alors de discuter durant longtemps encore. Le dessinateur trouvait que cet homme avait le profil d'un bon dirigeant : bienveillant, sage. Avec forcément quelques défauts. Ce n'est que vers minuit que le châtain se sépara de son aîné pour retourner dans sa chambre. Il pouvait enfin se reposer.

Le lendemain, après la routine matinale, les neuf amis grimpèrent l'échelle qui les menait à la surface. Ils furent étonnés de ne pas voir Aurore, à part Nyo. Celui-ci remarqua d'ailleurs le vieil homme qui avait ainsi prit la suite de sa cadette. Il sourit alors que tous se rassemblèrent autour de Joël. Celui-ci donna les charges avec mécontentement, pestant contre les hautes sphères de l’association (si c'en était encore une) avant de laisser le groupe se séparer. Il vaquait lui même des champs à la tour pour observer le travail effectué et aider de temps en temps les gens. La pause du midi fut plus longue que les précédentes.

« On ne va pas se tuer à la tâche, avait justifié Joël. »

Alors ils avaient pris le temps de manger et de discuter. C'était d'un coup bien plus agréable. La journée de travail se termina à dix-neuf heures, heure à laquelle tout le monde rentra manger. Cela se passa dans la bonne humeur pour nos neuf amis qui riaient tous de bon cœur en mangeant à leur faim. Ils s'endormirent repus et satisfait.
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