Chapitre 11 : Le roi démon et le Poisson-Rêve.
La nuit était tombée. L'ultime nuit. La veille du dernier jour. La veille de la fin du monde. Il était sorti. Il fût acclamé par ses sujets. Il leur jura une vengeance et une domination du monde. Le grand démon était sorti des enfers. La terre s'était écartée pour le laisser sortir. Il était immense. Sombre masse que tous craignaient. Son corps couleur charbon était musclé au niveau du thorax mais rachitique au niveau des jambes. Une étrange queue épineuse se baladait derrière lui. Une crinière rousse partait de son front pour descendre jusque dans son dos. Ses yeux étaient jaunes, aussi pâles que la lune qui s'élevait dans le ciel. Sa gueule était pleine de dents aussi acérées que des lames de rasoir. Derrière ses oreilles de bovidé, trônait deux magnifiques cornes recourbées, faisant pâlir d'envie tous les boucs aux alentours. C'était le Grand Démon. Son nom ? Personne ne le connaissait. Mais on entendit ses cris inhumains à travers toute la jungle.
« Mes frères ! Sortez de vos tanières ! Détruisez tout sur votre passage ! Ramenez-moi ces aventuriers, je ferais couler leur sang de mes mains. Surtout celui de l'élu de mon cher vieil ennemi. Celui-là est pour moi. Les autres...faites en ce que vous voulez ! » Hurla la créature à cornes.
Le sosie d'Aypierre regarda du coin de l'œil ce chaos. Magnifique spectacle à ses yeux. Il sursauta légèrement, en sentant les pas lourds de son maître. Ce dernier était alors dans son dos. Il s'inclina légèrement, par respect.
« Maître, c'est un honneur de vous servir. J'espère que votre voyage s'est bien passé. Cette île et toute cette planète seront bientôt à nous. »
« Ah. Tu es bien orgueilleux pour une simple ombre. Cette planète m'appartiendra en effet. Ses habitants seront mes esclaves. Rien n'y personne ne pourra m'en empêcher cette fois-ci. » Riait la créature.
« Oui, j'ai tout mis en œuvre pour que le cœur de l'élu soit brisé. Un simple bourrasque, une petite chute et le meilleur ami, le seul sur qui on peut réellement compter, se brise sur les rochers d'une rivière éternelle. Triste fin. Mais c'est la vie. C'était un vrai plaisir. »
« Oui, tu as bien servi. Tu mérites une petite récompense. » Dit le grand démon d'un sourire inquiétant. L'ombre pencha la tête, ne comprenant pas. Il comprit. Bien trop tardivement. Son corps vola sur plusieurs mètres, fouetté par la puissance de la créature des ombres, avant d'être empalé dans une stalactite au plafond. Son souffle fût coupé instantanément et son corps inerte chuta sur les rochers plus bas. Ses yeux clos, son teint pâle, un mince coulis de sang ruisselant de sa bouche, tout évoquait la mort de l'ombre. Il avait eu sa récompense. Le pouvoir ne serait jamais partagé. Son corps se désagrégea en fines particules noires. Celles-ci furent absorbées par le corps du démon. Ce dernier poussa un rugissement démoniaque tandis que ses pouvoirs augmentaient au fur et à mesure des victimes qui tombaient sur son chemin.
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Une pluie fine s'abattait encore sur la jungle. Une éternelle pluie. Les étoiles avaient disparu. Le ciel était devenu sombre et la lune brillait de mille éclats rosés. Ce décor apocalyptique défilait sous les yeux du génie au pull gris. Ils avaient trouvé refuge en hauteur, dans une caverne abandonnée et fermée. Il montait la garde, observant les mouvements des monstres plus bas. Il en repoussa certains, trop présomptueux de ramener leur tête à leur chef suprême. Le génie avait tout de même ses limites, la fatigue commença à le gagner. Il décida de boucher l'entrée de la grotte avec de la pierre et fit couler de la lave par-dessus pour empêcher les monstres de monter. Le garçon aux cheveux corbeau retourna alors auprès de ses compagnons.
DarkFuneral était en train d'enchanter des armures et des armes et Frigiel veillait sur un chef mal en point. Bboy s'approcha du plus jeune, tenant la main d'Aypierre qui était allongé là, sur un lit de fortune, pris de crises d'angoisses et de fièvre. Il s'était effondré près du pont, suite à la mort de celui qu'il aimait tant. Il murmurait des choses inaudibles pour ceux qui l'entouraient, délirant dans un monde sans fin où la souffrance régnait. Bboy soupira, regardant Frigiel. Son regard voulait tout dire et le plus jeune le comprit.
« Ce n'est pas mieux. Il délire toujours. Je ne sais pas quoi faire pour le tirer de ce mauvais rêve. » Soupira Frigiel.
« Je pense qu'on ne peut rien pour lui. Il doit s'en sortir seul. Même si j'ai très envie de lui mettre des torgnoles, ça me démange, tu n'imagines pas à quel point. »
« Si seulement on était arrivé plus tôt. On aurait pu les sauver tous les deux. »
« Te met pas dans cet état pour ça. Je sais pas si c'était le choix d'Azenet de mourir comme ça. J'étais pas là. Toi non plus. Ça se trouve, il a glissé ou on l'a aidé à tomber... on ne saura jamais. Ce que je sais, c'est que c'était largement trop tard. Et ce fils de pute va nous le payer. »
« Sauf que ce « fils de pute », on ne pourra pas le vaincre sans Pierre. » Coupa Fufu, alors qu'il forgeait une épée sur son enclume.
« Il y a peut-être un autre moyen d'arrêter le démon. Je vais lire un peu ce bouquin. Tu veux bien veiller sur lui? » Répondit Frigiel tout en interrogeant Bboy du regard. Le génie acquiesça et s'assit aux côtés du leader souffrant. Il poussa un long soupire, se demandant quand cette aventure prendrait enfin fin.
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Le plus jeune marchait dans les galeries de la grotte, s'enfonçant doucement vers le centre de la terre. Il suivait le chemin de torches qu'ils avaient placé plus tôt dans la soirée, descendant vers une veine où ils avaient miné du diamant et de l'or. Là, il s'arrêta, s'asseyant sur un gros rocher et ouvrit le livre, le parcourant méticuleusement du regard. Chaque détail avait son importance. Il s'arrêta sur un étrange passage à la première personne. Il y en avait quelques-uns dans le livre, comme si quelqu'un avait écrit par-dessus les textes de la légende...
« C'est ma dernière nuit sur cette terre. Il a ressuscité. Les habitants croient tous en mes compétences et en la légende. S'ils savaient. Si je réussis, le vœu sera mien. Et mon vœu dépasse tout l'entendement. Je suis probablement égoïste de demander une chose pareille. Mais en vivant éternellement, je trouverais un moyen de la ramener, puisque lui, aussi puissant soit-il, ne peut ressusciter les morts. Ce sera ma noble tâche pour les siècles à venir. Il n'y a que cette épée légendaire qui a le pouvoir de pourfendre le démon et le sceller de nouveau dans sa prison. J'aurais aimé ne pas être choisi. Il est trop tard pour reculer. Demain, j'affronterai mon destin. Peut-être sont-ce mes dernières paroles dans ce journal. Dans ce cas-là, je vous dis « adieu ». »Le jeune soupira profondément. Il n'y avait donc aucun autre moyen de terrasser la bête. Il tourna les pages avec intention, remarquant une partition sur l'une d'elle. Il y lut les inscriptions. D'ailleurs, comment pouvait-il comprendre cette étrange langue qui n'était pas la sienne? Il l'avait remarqué. Il pouvait lire les étranges symboles gravés un peu partout sur l'île. C'était comme s'il avait toujours su lire cette langue. Ne cherchant plus de réponse, le jeune retint avec attention la « partition de l'éveil ». Il savait que ce serait utile. Il savait aussi que ce chant scellerait son destin. Mais entre choisir de vivre ou de sauver le monde, il n'y avait pas photo. Il préférait le sacrifice. Ce n'était pas un couard. Il l'avait accepté dès que le sang du kraken avait envahi ses veines. Il continua de tourner les pages, lentement et lut un nouveau passage écrit par l'ancien héros :
« Je suis abasourdi. Je ne pensais pas cela possible. Je...Je l'ai revu. Ma chère et tendre épouse. Elle se tenait là, devant moi... cette nuit. Elle m'a confié que la veille de ce jour funeste qu'est la fin de notre monde, le monde des morts et des vivants s'entre-mêlaient. Les esprits revenaient hanter ces plaines déchues par le chaos et la peur. Elle m'a mis en garde...me demandant de renoncer à ce vœu de folie. Je ne l'ai pas accepté. Je revois encore les pleurs qui ornaient son beau visage. Je crois que je l'ai déçu. Je me suis déjà déçu moi même. Alors...pourquoi renoncer maintenant? »Frigiel cligna des yeux. L'ultime nuit, les morts et les vivants pouvaient communiquer? Le garçon ferma le livre et retourna à la surface d'un pas pressant. Dans ce cas, une seule chose pourrait aider Aypierre. Une seule. Il devait les revoir. Il devait les revoir à tout prix. Mais comment savoir où ils apparaitraient? À leur lieu de mort, où ils hanteraient jusqu'à la fin des temps? Le garçon était perdu dans ses pensées, si bien qu'il ne sentit pas la main se serrer sur son bras, le forçant à arrêter sa course. Surpris, il se tourna vers celui qui en était l'auteur. C'était l'ancien héros. Tant de questions trottèrent dans la tête du plus jeune... comment était-il sorti du temple en ruines? Comment était-il arrivé ici? Etait-il enfin mort après toutes ses années et était-ce ainsi un revenant? En tout cas, il ne parlait pas. Il se contenta de hocher la tête, pointant une direction, une autre galerie que celle qui le ramènerait à ses compagnons. Le brun hésita. Devait-il le suivre? Avait-il le choix? Son cœur lui disait « oui », mais sa raison le poussa à suivre l'ancien héros. Il jeta un bref coup d'œil derrière lui et ferma les yeux, murmurant pour lui-même : « Allez Azenet. Ne laisse pas Pierre tomber. Il a besoin de toi plus que jamais...il a besoin de vous tous. Aidez le... »
Le héros marchait devant, en silence. La galerie creusée les mena dans un nouveau temple en ruines. Ce dernier, dont les pierres étaient blanches, était à semi-immergé en son centre, tel un bassin, ou une fontaine. Le garçon observait les fresques sur les murs et la statue qui ornait le fond de la pièce : c'était clairement un lieu de culte dédié au Poisson-Rêve. Mais pourquoi était-il ici? Les questions ne cessaient de trotter dans la tête du plus jeune et son meneur lui indiqua alors un étrange socle devant la fontaine. Il devait s'y rendre. Le garçon hésita un instant avant de se lancer. Il avança lentement vers le socle, posant les deux pieds en son centre. Une étrange lueur partit alors de ce dernier pour entourer Frigiel, une lueur pure et blanche. La confusion animait le visage du garçon, qui chercha de l'aide dans les yeux de son meneur. Ce dernier se contenta d'un petit sourire et d'une seule phrase...
« Ainsi donc, c'est bien toi. »
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Le génie avait fini par sombrer dans le sommeil, tout autant que le métalleux. Aypierre ouvrit ses yeux, effaçant les perles salées qui coulaient encore sur ses joues. Il regarda autour de lui et soupira. Ce n'était donc pas un rêve. Il l'avait vraiment perdu pour toujours. Le garçon fronça les sourcils, prit son épée et sortit de la grotte, en veillant à reboucher pour préserver ses derniers compagnons de route. Il avait besoin de marcher, de se défouler et de hurler au monde sa détresse. Au fil de sa marche, des squelettes, des zombies et d'autres monstres tombaient sous son épée. Il avançait sans être interrompu, vers les lieux du drame. Il descendit une longue pente boueuse, grognant en sentant les roches qui lui frottaient le fessier. Il finit par arriver au bord du lac, ce dernier était surplombé par le pont d'une hauteur imposante. Aypierre s'approcha de l'eau, sentant son cœur se serrer. Il ne vit rien. Pas de corps, pas de sang. Pourtant, d'après ses calculs, il devait se trouver là. Il soupira, s'agenouillant sur la plage de galets, un air attristé au visage.
« J'aurais aimé te dire « adieu »... »
Il hocha la tête. Il ne devait pas penser à cela. Le leader se releva et s'apprêta à repartir, lorsqu'une vision vint le choquer. Il le vit, assis sur l'un des rochers bordant le lac. Son aura était étrange, d'un blanc laiteux nacré. Mais c'était lui... son amour. Il se précipita sur lui et tenta de le prendre dans ses bras, mais ne fit que passer au travers avant de se ramasser pitoyablement sur les galets, lui arrachant un cri de douleur. L'autre tourna la tête, surpris.
« ...A...Aypierre? » Fit-il d'une voix anormale, comme si ses paroles étaient emportées dans le vent. Le leader se tourna lentement, ne comprenant pas.
« Aze...c'est...c'est bien toi? Pourquoi...Pourquoi je ne peux pas te toucher? » La folie et l'inquiétude gagnaient les yeux du chef, alors qu'il tentait, en vain, de toucher l'épaule de son ancien ami. Ce dernier soupira, fermant les yeux.
« Parce que...je suis mort, Pierre. Tu ne peux pas toucher les fantômes, tu sais? Mais je ne comprends pas pourquoi tu peux me voir? Pierre? » Le fantôme sembla surpris par les larmes qui coulaient sur les joues du chef des Patricks.
« Je suis tellement désolé. Tellement, tellement désolé. Je t'ai laissé souffrir. Et c'est toi qui en a payé de ta vie. Cela aurait dû être moi. Je suis tellement désolé. Si j'avais été plus fort, je t'aurais remonté. Si j'avais été plus attentif, je t'aurais sauvé. Si j'avais été plus persuasif, j'aurais pu sauver tant de personnes, je m'en veux, tu ne sais pas à quel point je m'en veux ! » Il cachait son visage entre ses mains, pleurant honteusement, à genoux dans l'eau du lac qui remontait lentement, attirée par les lumières de la lune. Le fantôme resta impassible, puis, esquissa un léger sourire. Il vint s'agenouiller près du redstoner, posant une main inexistante sur son épaule.
« Pierre. Tu n'as pas à t'en vouloir. J'ai été tué. Je n'ai jamais voulu me suicider...je te le jure. C'est vrai. Je m'en voulais d'avoir tué Fukano et j'avais besoin de réfléchir. Tout est devenu si sombre d'un coup, je ne réagissais plus. Et ce que tu as vu de moi, c'était ce que ton mauvais côté voulait te montrer... c'est ce que tu redoutais et cela s'est matérialisé devant tes yeux. Je n'aurais pas eu le cran de sauter. Je ne voulais pas te quitter. J'ai été tué par l'ombre, moi aussi. » Avoua le jeune codeur.
« C...Comment? » Le leader redressa la tête, le regardant dans les yeux. Ses yeux...qui ne lui avaient jamais menti et qui ce soir-là, apportait une douce vérité qui apaisa le cœur du leader, du moins légèrement. Le fait qu'il ne le reverrait plus jamais, qu'il ne partagerait plus de bons moments à ses côtés ou qu'il ne l'entendrait plus râler pour un « oui » ou pour un « non »...tout cela, tout ce qui faisait leur fantaisie quotidienne...tout cela allait disparaître à jamais, avec lui. Le redstoner sentit son cœur se serrer comme jamais. Que lui réservait donc cet avenir si noir sans l'être qu'il chérissait le plus? Il ne savait pas. Il avait peur. Azenet se mit face à lui, le regardant sérieusement.
« Il t'a manipulé pour que tu t'auto-détruise, pour que tu ne puisses plus vaincre le démon. Il a tout fait pour te briser le cœur. Et je ne sais pas quel miracle je suis ici pour te parler...mais j'en suis ravi. Nous en sommes tous ravis. Est-ce que tu les entends? Est-ce que tu les vois? » Questionna le codeur.
Le leader parcourut la plage de son regard et fût étonné à chaque mètre parcouru. Ils étaient tous là, tous ceux qui avaient perdu la vie à cause de lui. Le leader ne pût empêcher ses larmes de couler. Il se sentit tellement fautif. Il baissa la tête, n'osant pas affronter leur regard. Pourtant, aucune colère ne semblait émaner de cette troupe de défunt. Certains étaient même surpris de voir cette facette de leur leader, qu'ils n'avaient encore jamais vu.
« Tu ne devrais pas, Pierre. Je t'assure que tu te trompes sur toute la ligne. » Souffla Azenet, aux oreilles de son ami.
« De quoi tu parles, Aze? Vous êtes tous morts à cause de mon incompétence. »
« C'est faux. Tu ne veux pas t'en rendre compte, c'est juste ça. » Sourit le garçon aux yeux bruns.
« Pierre. Je m'excuse. » Le leader sursauta en entendant la voix de Fukano. Il releva rapidement la tête, le trouvant en face de lui, Zerator se tenant à ses côtés.
« Bordel, Fuka...tu ne peux pas t'excuser...je... » Commença le redstoner, avant d'être interrompu par le demi-Arcanin qui posa son doigt fantomatique sur la bouche de ce dernier.
« Chut. Tu n'es pas fautif. Zerator est mort à cause de Mélodie. Ni toi, ni moi n'étions responsables. Et moi, j'ai laissé ma haine m'aveugler et cela, le maître du jeu en a profité. J'étais tellement mal. Quand j'ai tué Newtiteuf, j'ai su que je ne pouvais plus reculer. J'étais devenu un monstre. J'ai tué Unster qui était sans défense et j'ai voulu m'en prendre à Azenet. C'est à moi de m'excuser Pierre. Pas à toi. Après tout ce que tu as fait pour moi...j'aurais dû avoir confiance en toi. »
« Moi je veux que tu bottes le cul de ce malade mental ! T'en fais pas, Fuka a déjà eu sa leçon ! J'lui ai tellement tiré les poils mon gars... alors maintenant, tu vas te lever et botter des culs! » Fit Zerator en serrant les poings, l'encourageant.
« Les gars... » dit Aypierre, un air choqué sur son visage, alors que ses yeux se tournaient vers les autres qui approchaient à leur tour.
« C'est moi qui ai attaqué Azenet dans le Nether, parce que je n'avais plus le contrôle de moi-même. » Avoua Nems.
« Et c'est moi qui ai tué Unster...parce que j'étais une taupe et que le maitre du jeu savait que j'avais des sentiments pour lui...il en a profité... » Rajouta NT.
« Mais je ne t'en veux pas, mon petit Newtiteuf. Je savais que ce n'était pas toi, tout comme on savait que Fukano n'était plus lui-même. » Sourit Unster en l'enlaçant. « As-tu ramassé mon livre, Pierre? » Ce dernier hocha la tête : « Bien, parce qu'il doit contenir des trucs intéressants. Notamment des potions qui affaibliront le démon et t'aideront. »
« T'as intérêt à le vaincre, Pierre. » Dit As2pik, appuyé par les membres du Gargarismod.
« Ne laisse pas ce malade jouer avec tes sentiments ! Il faut en finir une bonne fois pour toute ! » Grogna Souls.
« Tous ceux que nous avons laissé derrière nous n'ont pas le droit d'être annihiler comme ça. Et je t'en prie, Pierre. Si tu réussis...ne fait pas de bêtises avec ton vœu. Ne gâche pas ta vie et ne pense pas à nous non plus. On ne sera plus là physiquement, c'est vrai, mais on sera toujours dans ton cœur. On t'accompagnera à chaque instant. Tu ne seras jamais seul. Jamais. » Dit Bill en esquissant un sourire.
Le leader regarda l'assemblée devant lui. Ils avaient tellement raison. Jamais il n'aurait dû douter de lui. Jamais il n'aurait dû laisser tomber. Il serra le manchon de son épée, qui brilla d'une lueur blanche éclatante. Il regarda Azenet qui était collé à lui, les yeux clos. Il ne pouvait pas le toucher, mais il sentait son contact physique malgré tout. L'amour n'avait pas de barrière. Il fit mine de le prendre dans ses bras.
« Je serais toujours dans ton cœur, Pierre. Toujours. Moi aussi je t'aime. J'aurais dû te le dire avant. Je m'y prend bien tard et je m'en veux, Mais sache que j'ai adoré toutes ses années à tes côtés. »
Pierre remarqua que les autres devenaient de plus en plus opaques, alors que le soleil se levait lentement derrière le volcan. Un soleil rouge et flamboyant. Il n'avait plus beaucoup de temps. Il sourit tendrement au jeune codeur, posant une main sur sa joue fantomatique. Azenet pleurait. Lui aussi pleurait.
« Je t'aime Azenet. Je ne t'oublierais jamais. »
« Je veillerais sur toi, je te le promets. Sauve le monde et continue de vivre. Promet-le moi, s'il te plait. »
« Je te le jure. Je vous le jure. Merci. Merci mes amis. Je n'oublierais jamais aucun d'entre vous. Soyez heureux là où vous irez. Aze... » Ce dernier cligna des yeux, interrogatif. Il fût surpris de voir que Pierre apposait ses lèvres sur les siennes, fermant ses yeux. Quand il les rouvrit, le codeur avait disparu, ainsi que tous les autres. Le leader effleura ses lèvres de son index. Même s'il n'était plus là, il le sentait encore à ses côtés et sourit paisiblement. Il essuya ses larmes d'un revers de manche, regardant le lever du soleil. Il entendit alors son prénom, hurlé par un génie en colère. Il se tourna et bloqua son poing, comme s'il avait senti le coup arriver.
« Heuh? Joli réflexe, bro.» S'étonna Bboy.
« J'ai pas besoin que tu me frappes, Bib. Garde tes forces pour les méchants, on va en avoir besoin. » Répondit le redstoner en souriant et en le lâchant.
« Non mais mec ! Tu pars sans dire un mot et tu...tu me dis ce que je dois faire? T'es pas un peu pété là? » S'énerva le génie.
« Je vais mieux. Tu ne devrais pas t'inquiéter pour moi. On va en finir une bonne fois pour toute. Qui veut me suivre? » Il remarqua alors l'absent de la compagnie : « Où est Frigiel? »
« Disparu, lui aussi. » Répondit nerveusement Fufu.
« Mince. Ce n'est pas vraiment le moment. » Répondit le leader en remarquant que les monstres ne brûlaient pas sous cet étrange soleil rouge. Un charme devait opérer sur l'île. Le chef des Patricks observa le haut du volcan. Ce dernier crachait des cendres et de violentes secousses se faisaient ressentir dans toute l'île.
« Je pense que tout va se passer là-haut. Mais il faut qu'on retrouve Frigiel. Tu ne l'as pas vu? Tu es sûr? » Questionna Aypierre.
« Écoute poto, je ne pouvais pas te baby-sitter, le surveiller et me reposer. Hey, je suis un génie, mais j'ai mes limites aussi ! » Râla Bboy.
« On va le retrouver. Si je me souviens bien, il est parti en profondeur, vers la veine de minerais. Donc, il doit y être encore? » Affirma Fufu.
« Vous êtes donc parti sans lui. Vous êtes graves. »
« Toi t'es bien parti sans nous ! Faire quoi d'ailleurs? Tu peux m'expliquer là? » S'énerva le génie.
« Je....Je voulais...je voulais enterrer Aze de mes propres mains. Voilà ! Je voulais lui dire « adieu » ! C'est tout ! Je n'ai pas le droit !? » S'emporta Pierre.
« Bien sûr que si, frérobigno. Mais la prochaine fois, dit-le nous simplement? »
Aypierre se tût, se sentant de nouveau stupide. Il enchainait les bêtises. Il s'excusa vivement auprès des deux génies, qui lui accordèrent leur pardon. Ils comprenaient le plus âgé. Il avait sans doute besoin de solitude après un tel drame et ils respectaient cela.
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Ils avaient rebroussé chemin vers leur grotte. Ils avaient tué de nombreux monstres en route. Leur population s'était multipliée avec l'aube du nouveau jour, chose assez étonnante, puisque d'habitude, c'était l'inverse qui se produisait. Ils furent alors interrompu dans leur course par un étrange homme vêtu d'une cape brune. Aypierre le reconnut. Il s'agissait du vieil ermite, l'ancien héros. Il se demanda ce qu'il faisait ici et surtout, pourquoi?
« Je sais où se trouve votre ami. Suivez-moi. » Dit-il tout simplement, en prenant un sentier dans la jungle. Bboy et Fufu regardèrent Aypierre d'un air interrogatif. Devaient-ils le suivre? Ils n'avaient guère le choix. Pierre ferma la marche.
Le groupe arriva à ce fameux temple où Frigiel et le héros étaient entrés plus tôt. Ce dernier était incrusté dans la paroi du volcan. La lourde porte s'ouvrit, laissant entrer les visiteurs, puis, se referma dans un vacarme assourdissant. Les murs portaient de petites lampes en prismarines bleutées, éclairant faiblement le sol en pavé blanc. Cela donnait une certaine ambiance mythique et sacrée. Le groupe avança jusqu'à l'autel, jusqu'à la statue du Poisson-Rêve, qui surplombait ce bassin magnifique. Là, se trouvait un jeune homme aux cheveux bruns en bataille et aux vêtements étranges. Il portait une sorte de tunique blanche et bleue, à manches longues. Dans sa main droite, se trouvait un étrange instrument ovale à trous, d'une couleur bleue cristalline. Il se tourna vers les aventuriers en les entendant arriver. Aypierre fût le premier à pousser un petit cri de surprise, tout en prononçant le nom du garçon : « Frigiel? C'est bien toi? »
« Oui. » Affirma faiblement le garçon, rougissant. Il trouvait son nouvel accoutrement plutôt bizarre. Bboy et Fufu vinrent l'entourer, le déshabillant du regard.
« Poto, qu'est-ce que t'as foutu? » Demanda le génie au pull gris.
« Il a été choisi. » Dit alors le vieil ermite en passant près d'eux.
« Choisi? Par qui? Et pourquoi? » Questionna Aypierre, méfiant.
« Haha. Ce tableau me rappelle tant de bons souvenirs. » Commença l'ancien héros, parcourant les aventuriers du regard... « Toi...qui me ressemble, le héros qui va sauver ce monde. Ses deux fidèles compagnons. Et lui...descendant de ma belle et douce... prêtresse du Dieu des rêves. Il a été choisi pour l'appel. L'ocarina que tu tiens entre tes mains est un instrument ancestral. Jadis, nous en jouions le jour des Rêves pour appeler notre gardien. Seule sa mélodie éveillera le Poisson-Rêve, lorsque son oeuf surplombera de nouveau cette île. Il a été forgé grâce aux prismarines que vous avez récupérés lors de cette aventure. Il est pure comme le cristal et chassera les ténèbres. »
« Je suis un peu perdu... » Avoua Frigiel, se grattant la joue.
« Tu pensais ton rôle inutile? Ton dernier acte libérera le dieu de son sommeil et le fera revenir parmi nous, sur ces terres. Et ensuite... »
« Je mourrai... »
« Un noble sacrifice. Je suis navré. Si je connaissais un moyen de te libérer de cet enchantement, je vous l'aurais enseigné. »
« Si c'est ce qu'il faut faire pour sauver ce monde...je le ferais... » Sourit le garçon, regardant Aypierre qui semblait inquiet. Il se tourna par la suite vers le bassin, s'entraînant pour apprendre la mélodie qui était gravée dans la roche, aux pieds de l'autel. Aypierre regarda le vieil ermite.
« Cela s'est passé ainsi autrefois? »
« À quelques détails près. C'est moi qui ai dû jouer cette mélodie, puisque mon épouse a été tué par les monstres. J'ai perdu mes plus fidèles gardes en route aussi. Mais j'ai toujours eu la fois. Il le fallait. Il aurait pu détruire tellement de choses. Tellement de vies innocentes. Je m'en rends compte aujourd'hui. Toi aussi tu as perdu beaucoup d'êtres chers sur cette île. Les as-tu rencontrés? La veille de la fin du monde, les morts reviennent pour parler aux vivants, comme si les mondes s'entre-mêlaient pour n'en faire qu'un. »
« Ils m'ont parlé. Et ils ont raison. Il faut en finir. Où se trouve le démon? » Questionna le redstoner.
« Il est déjà en route. Frigiel doit se hâter. Vous devez encore gravir le volcan pour arriver à son sommet. As-tu vu cette aura blanche dans le ciel en venant? Il s'agit de l'œuf. Il commence à apparaître sur son nid. Si le démon s'empare de son pouvoir avant son éclosion, tout sera perdu. Mais le chemin est gardé. Lourdement gardé. » Expliqua le vieil ermite.
« On sera là pour dégager la route ! » Affirma Bboy.
« Ouaih ! Personne ne touchera à Pierre ou à Frigiel ! » Continua Fufu.
« Vous êtes cons, vous deux. Mais je vous adore. » Sourit le chef en soupirant.
Une secousse les surprit alors. La porte vola en éclats. Une silhouette imposante entre dans le temple, détruisant l'entrée au passage. Aypierre leva son épée par réflexe, mais le vieil ermite posa une main ferme sur son épaule.
« Partez. Ce tunnel vous conduira au sommet. Je vais tâcher de vous faire gagner un peu de temps. Ne craignez rien. Fuyez ! »
Le chef des Patricks hocha silencieusement la tête, faisant signe à Bboy et à DarkFuneral de s'engouffrer dans le tunnel. Lui, se chargea de prendre la main de Frigiel pour l'emmener avec lui. Ils quittèrent la place du temple, s'enfuyant dans un long tunnel rocheux qui menait à l'extérieur du volcan. Le vieillard regarda la créature qui était entrée dans son domaine. Ce dernier sourit, le reconnaissant.
« Tient tient tient...mais qui voilà donc? Ne serait-ce pas mon vieil ennemi? Quel plaisir de te revoir ! »
« Le plaisir n'est pas partagé malheureusement. » Répondit l'ancêtre, sortant de sa cape un étrange bâton.
« Tu penses pouvoir me retenir? Alors que je peux t'offrir ce dont tu rêves depuis des millénaires...ta liberté? » Rit doucement le démon.
« Ces enfants ont assez souffert. Et tu vas retourner dans ton monde. Tu ne vaincras jamais, démon. »
« Soit. Je prends cela pour un « non ». » Grogna t-il, sortant une étrange fourche de son dos, un trident avec une aura maléfique.
Ils commencèrent à se battre. La magie fuselait et ricochait sur les murs du temple. Les ténèbres envahissaient peu à peu la zone, étouffant la pureté des prismarines Les murs s'écroulèrent. Tout disparut dans un amas de fumée noire.
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Le groupe avança dans le tunnel, arrivant enfin à l'air libre après une longue ascension. Aypierre gardait Frigiel près de lui, tandis que les génies fermaient la marche. Il regarda le volcan. Ils devaient se rendre à son sommet. Devaient-ils escalader ou prendre un chemin plus sûr? S'ils contournaient, ils en auraient pour des heures. Et les heures étaient comptées. Le chef de groupe leur indiqua la paroi rocheuse.
« On va grimper par là. »
« Tu es sûr? Si des monstres nous tombent dessus, on ne pourra pas se défendre. » Dit Frigiel d'un ton apeuré.
« Je propose qu'on creuse dans la roche, au moins, on sera un minimum protégé. » Répondit Fufu en sortant sa pioche en diamant, commençant à attaquer la paroi rocheuse. Bboy surveillait les alentours, son arc entre les mains. Il le bandit par moment, tuant quelques squelettes téméraires. Les secousses se faisaient de nouveau sentir. Aypierre avait rebouché le tunnel avec des rochers, de peur d'être suivi.
Ils finirent par emprunter le tunnel creusé par DarkFuneral, grimpant ainsi dans le volcan en évitant le plus de monstres possibles. La pioche en diamant frappa alors un minerais plus solide, de l'obsidienne. Le redstoner regarda le génie métaleux. Il fallait passer à travers ce mur. S'il ne se trompait pas et vue la hauteur à laquelle ils étaient à présent, ce petit indice noir comme du charbon, lui faisait dire qu'ils étaient contre la paroi de la forteresse du malin. Un immense château était apparu avec le démon, sur le flanc du volcan. Ce serait leur ultime épreuve avant le sommet. Aucun moyen de l'éviter, ils devaient le traverser. Le rire du démon se fit entendre, une fois la paroi d'obsidienne transpercée.
« Bienvenue, mes chers amis. Bienvenue dans mon humble demeure. Prenez vos aises. Mes loyaux sujets vont vous recevoir dans très peu de temps. Hahahaha. »
Et avant qu'il ne puisse en ajouter, l'équipe d'aventuriers eut le malheurs de voir apparaître des dizaines et des dizaines de monstres en tout genre. Les murs étaient bondés de spawners de toute sorte. Bboy trancha une araignée venimeuse qui s'approchait bien trop de lui à son goût. Pierre pointa les escaliers et ordonna de courir, sortant son épée qui luisait d'une douce lueur blanche et tranchant un creeper qui s'approchait.
« Frigiel, passe devant ! Mais fait gaffe ! » Ordonna le garçon.
« Oui ! Ne t'en fais pas ! Je suis armé de toute façon. » Dit-il en sortant une épée en fer. Le jeune prêtre emprunta l'escalier, se débarrassant au passage de quelques monstres gênants. Il fût suivi par Bboy, ce dernier regardait Aypierre se battre avec ferveur contre l'armée de monstres. Il en revenait toujours plus, toujours plus dangereux aussi, avec les monstres des enfers, tels que les Pigmens ou les Blazes. Le génie grimaça, voyant son ami coincé dans cet amas de monstres. Il donna une tape à Fufu, qui était à ses côtés, lui faisant un bref signe de la tête vers Aypierre. Ils devaient l'aider et rapidement.
Ils virent le leader se faire projeter contre un mur à cause d'un Creeper qui venait d'exploser dans son dos. Légèrement sonné, il aurait été tué sans la vivacité dont Bboy fit preuve. Ce dernier avait tranché en deux le zombie qui voulait s'en prendre au redstoner. Il offrit sa main à Aypierre, lui permettant de se relever.
« Faut que t'avances, frérobigno. Sinon, ça ne va jamais s'arrêter. On va les retenir avec Fufu ! » Déclara le génie.
« Quoi? Je vous laisse pas derrière ! C'est dangereux ! » S'offusqua le garçon.
« Danger c'est mon deuxième prénom, frérot ! Dépêche-toi de rejoindre Frigiel avant qu'il ne finisse en petits morceaux lui aussi ! File ma biche ! » Répondit le génie en lui donnant une claque sur les fesses.
« T'as intérêt à revenir, sale con. Parce que là...je t'en dois une ! » Sourit le redstoner en se dirigeant vers les escaliers à son tour.
Le génie se hâta de reboucher l'entrée avec de la pierre, à la va-vite. Il retourna ensuite près du métaleux qui avait quelques difficultés avec les monstres. Repoussant une witch d'un coup de pied dans le ventre, tranchant un autre squelette avec sa lame, le génie finit dos à dos avec son ami de toujours, lui souriant.
« Mon Fufu, je te le cache pas. On est mal barré. »
« Sans blague? Mec, on est les deux derniers mercenaires. Le dernier rempart pour la protection de l'empire ! »
« Heuh calme-toi par contre. »
« Ouaih, ouaih. L'euphorie du combat, excusez-moi, monsieur Bboy. Hey, mec. Si on y reste. Je suis ravi d'avoir été ton pote. »
« T'es mon frère, gros. Pas mon pote. »
« Tu me touches là. »
« Bah c'est sincère mon pote. J'espère juste que Pierre ne va pas faire le con. S'il se loupe, tu vas voir ce qu'il va prendre et ce ne sera pas qu'une simple fessée ! »
« Voilà le grand manitou. » Soupira Fufu en observant la porte d'entrée de la forteresse qui venait d'éclater en mille morceaux. Le démon était là, assoiffé par son désir de vengeance. Il jeta un bref coup d'œil aux deux aventuriers. Il sourit. Il fit signe à ses troupes. Il observa avec quelle bravoure ils se lançaient dans une bataille perdue d'avance, puis, leva ses yeux flamboyants vers l'issue que Pierre et Frigiel avaient emprunté plus tôt. Ils pouvaient courir. Ils n'atteindraient pas le sommet. Il se mit à rire, sombrement, avançant d'un pas léger. Pourquoi se presser quand la victoire est déjà acquise?
*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*
La course folle continua. Aypierre se jetait sur tous les monstres qu'il croisait, protégeant Frigiel du mieux qu'il le pouvait. Il poussait le dos du plus jeune, l'incitant à ne jamais s'arrêter, à ne jamais se retourner. Ils ne s'arrêtèrent guère lorsque les deux coups de canon se mirent à résonner dans la forteresse. Le redstoner le savait. C'était terminé pour eux. Il fronça les sourcils. Leur sacrifice ne devait pas être vain. Frigiel l'avait bien compris aussi. Ils furent ainsi sur le toit de la forteresse de pierres noires, devant eux, se trouvait un immense escalier de pierres taillées, menant tout droit à une plate-forme de pierres. Cette dernière surplombait le volcan. En dessous, se trouvait le magma en fusion, bouillonnant de colère. Le ciel n'était que noirceur. Le soleil avait été étouffé par les ténèbres. Des monstres se dressaient sur les parois du volcan, observant les deux derniers survivants sans pour autant bouger. Ils savaient. Ils n'avaient pas le droit de les toucher. Ils appartenaient au maitre.
Aypierre fit signe à Frigiel de grimper les escaliers pour se rendre à l'autel qui se trouvait tout en haut. Un petit socle de pierres où étaient gravées en ancien langage :
« Toi qui veux me rencontrer, par de-là les dimensions je viendrais, si la mélodie divine est jouée. ». Le chef des Patricks regarda nerveusement les roches qui couvraient le toit de la forteresse. Celles-ci bougeaient. Une main décharnée apparut alors et le démon s'éleva de tout son long sur le lieu de l'ultime combat. Aypierre le dévisagea, épée bien en main et prête à frapper. La bête souffla par ses deux naseaux, regardant le héros choisi par les étoiles. Il lui ressemblait tellement. Oui. Il ressemblait à ce vieillard dont le corps tout entier avait été absorbé par son être sombre. Le démon regarda Aypierre et esquissa un sourire.
« Enfin, tu t'arrêtes de courir. Vas-tu affronter ton destin et mourir comme tous ceux avant toi? Crois-tu encore avoir le droit de vivre après tout ce qu'ils ont subi? Tes amis, comme tu les appelles. Que vas-tu raconter à leur famille si tu survis? Que vas-tu faire pour te faire pardonner? Crois-tu que ce misérable monde en vaille la peine? Ce monde qui va bientôt te rejeter, malgré le sauvetage que tu envisages? Pourquoi ne pas laisser tomber et m'offrir ton âme en sacrifice? Quelle est donc cette lueur qui anime tes yeux? De l'espoir? Il n'y a plus d'espoir. J'ai déjà gagné. Bientôt, ses pouvoirs m'appartiendront et le monde tombera à mes pieds.
Dire que tout est parti de toi, jeune élu. Oui. C'est ton mauvais côté qui m'a appelé, par de-là l'espace et le temps. Le peu d'influence que j'avais sur ce monde a fait en sorte de lui donner une apparence charnelle sur ces terres. Il a ainsi tout planifié pour mon retour. Il a très bien fait. Sa mission est accomplie. Il a eu sa juste récompense, en retournant au stade d'ombre et nourrissant mes noirs desseins. Je suis le seul maître du jeu à présent. Et voici ta dernière épreuve : celle du Roi Démon ! As-tu un dernier mot? Une dernière volonté? »
« Oui. J'en aurais bien une. » Sourit le chef des Patricks, avant de se tourner vers Frigiel, affrontant son regard bleuté. « Joue, Frigiel. Ne t'arrête pas. Appelle-le. Je suis désolé. Tu succomberas probablement toi aussi. Mais pour le bien du monde, joue et ne t'arrête pas pour moi. C'est seul que je dois remporter cette victoire. »
Le jeune prêtre hocha la tête, se rappelant vaguement de la mélodie de l'éveil. Aussi, il saisit son ocarina et ferma les yeux, commençant ainsi sa longue mélodie.
Aypierre ferma les yeux. Esquissant un doux sourire. La mélodie était si apaisante à ses oreilles. Mais il le savait, à la fin, à la toute dernière note, son ami s'effondrerait et rejoindrait les autres. Il n'avait que très peu de temps pour vaincre le démon. C'était son destin. Il y faisait à présent face. Enfin, tout allait se terminer.
~Contre le Roi Démon~
Brandissant son épée, le garçon se lança à l'assaut du Roi Démon. L'épée s'entre-choqua avec l'horrible trident du monde obscur. Des éclairs tombaient sur le champ de bataille, alors qu'une épaisse fumée noire envahissait le sol. Aypierre avait cette drôle d'impression, comme si ses mouvements étaient ralentis par les ténèbres l'entourant. Ses gestes furent rapidement moins précis, moins vifs. L'horrible rire du Roi le dominait. Il sentit le trident s'abattre sur lui. Il vola telle une poupée de chiffon que l'on balançait contre un mur, avant d'atterrir durement sur le sol, lui arrachant un cri de douleur aigüe. Le garçon roula alors rapidement sur le côté, évitant de peu un empalement précoce. Le démon le regarda et le fouetta de sa lourde queue épineuse, l'envoyant encore plus loin. Il s'amusait clairement avec son nouveau jouet.
« Et c'est cela le héros de la légende? Ne me fais pas rire. Tu n'es qu'un être pitoyable, aussi pitoyable que tes deux amis. » Grogna t-il en lançant devant Aypierre un morceau d'étoffe grise tâchée de sang, ainsi qu'une paire de lunettes noires brisée. Le héros grogna, sentant une certaine rage l'envahir. Saisissant son épée, il bondit, se relevant rapidement et réussit à entailler la jambe droite de la créature qui poussa un terrible rugissement de douleur.
Ce dernier le fixa de ses yeux ambres. Ces yeux qui reflétaient les flammes de l'enfer. Brandissant son trident, il capta un éclair qui tombait et l'envoya directement en direction du héros. Aypierre esquiva maladroitement, sentant les muscles de sa jambe se tordre au passage. Il haleta, tentant de reprendre son souffle. Jamais il n'avait affronté pareille créature. Cela lui demandait des efforts surhumains. Il ne lâcha pas l'affaire pour autant, claquant contre lui une potion rouge symbolisant la force. Lorsqu'il vit l'éclat blanc qui animait son épée, il décida de la frapper contre le sol, envoyant une vague d'énergie d'une pureté étincelante. Elle frappa son adversaire, le faisant tomber au sol dans un vacarme assourdissant.
Profitant d'une joie d'une trop courte durée, le garçon regarda son adversaire se relever. Il grognait de fureur et lança un regard sombre à son adversaire. La fumée devint alors plus sombre et plus envahissante. Elle sembla étouffer son air, polluer ses pensées, le paralyser de peur... les ténèbres. Les vraies ténèbres. Elles envahirent son cœur, le forçant à lâcher son épée et à le faire tomber à genoux devant le Roi. Ce dernier avança d'un pas lourd, sous les yeux de Frigiel qui ne cessait de jouer de l'ocarina, alors que la coquille d'un oeuf géant apparaissait enfin devant lui, lentement, mais surement. Le démon le nota. Il arrivait. Il devait se débarrasser du héros et s'emparer de l'œuf avant son éclosion. Le Roi s'approcha lentement de sa victime, ce dernier toujours à genoux, semblait perdu dans l'amas ténébreux. Pourtant, quand il voulut l'embrocher de son trident, son arme ricocha et vola plus loin, allant se planter dans le sol de leur arène. Le démon ne comprit pas.
Il comprit en voyant ce jeune garçon à la peau blanchâtre qui se tenait là, debout, bras tendus, devant Aypierre. Le démon le reconnut et poussa un rire démoniaque, pointant le frêle fantôme qui était apparu pour défendre son compagnon.
« Tu crois pouvoir faire quelque chose, mon cher? Tu es mort ! Il le sera bientôt ! Ne t'en fais pas, ne sois pas pressé qu'il te rejoigne. Néanmoins, tu dégages une aura étrange, qui semble repousser mes attaques physiques. Je ne sais pourquoi et cela est fort contrariant. Je vais te faire disparaître une bonne fois pour toute. » Grogna la bête, alors que le rubis qui ornait son crâne brillait de mille feux, frappant le fantôme d'Azenet de plein fouet. Ce dernier resta néanmoins dans sa position initiale, grognant de douleur. Comment pouvait-il souffrir alors qu'il n'était plus qu'un esprit? Il ne savait pas. Mais serrant les dents, il se tourna vers Pierre, le conjurant de se relever. Il n'allait pas pouvoir le protéger très longtemps. Aypierre le regarda, une noirceur vague se reflétait dans son regard. Pourtant, quelque chose le toucha. Le sacrifice le toucha. Il serra le pommeau de son épée, qui brilla d'une lueur encore plus forte et, à la seconde même où Azenet disparut sous le rayon rouge du démon, la lumière blanche frappa ce dernier pour le stopper dans sa course. Le héros se releva, une douce lueur blanche l'entourant. Le démon s'indigna.
« C...Comment est-ce possible? Tu ne peux pas briser les ténèbres comme ça ! »
« Moi non. Mais eux le peuvent. » Répondit le leader, tendant son épée devant lui. D'étranges boules blanches semblaient entrer dans la lame, comme si les âmes de ses amis disparus revenaient pour lui prêter main forte, une ultime fois. La lame du héros brilla comme jamais elle n'avait brillé auparavant. Aypierre esquissa un doux sourire. Ils étaient revenus pour lui. Ils s'étaient sacrifiés pour lui. À présent, c'était à lui d'en finir.
Levant son arme au ciel, un rayon blanc partit de la pointe de son épée et frappa ce dernier. Un éclair d'une pureté incroyable frappa alors le sol, détruisant le brouillard ténébreux pour toujours. Le démon grogna de colère, empoignant son trident et fonçant sur le héros pour l'empaler. Ce dernier bloqua l'arme noire de son épée et d'un simple geste de la main, envoya l'arme virevolter hors de la zone de combat. Le démon cligna des yeux et regarda l'élu. D'où lui venait cette force? La force du cœur? La force de l'espoir? Tout cela combiné en réalité. L'espoir de personnes disparues pour que le monde puisse vivre en paix de nouveau. L'espoir de voir le bien triompher devant les ténèbres. Levant une nouvelle fois son épée, Aypierre fit pleuvoir un nouvel éclair sur le démon, le faisant lourdement chuter sur le sol. Il grommelait de douleur, n'arrivant pas à se redresser. Arrivant à son niveau, le redstoner fit tournoyer son arme, brisant les défenses du monstre, le ridiculisant un peu plus. C'était terminé.
« Vois ce que tu vas gagner à vouloir dominer notre monde. »
« Ce n'est pas terminé. Ce ne sera jamais terminé. Je reviendrai. Je reviendrai toujours. »
« Pas cette fois. C'est moi qui te le dis. Je n'utiliserais pas le vœu pour te sceller. Non. Je vais te détruire, une bonne fois pour toute. »
« Tente. Misérable insecte. Ce n'est pas terminé, loin de là ! »
Un nouveau coup de queue repoussa le garçon jusqu'au sol, tandis que la bête se redressait pour galoper à sa rencontre. Il martela le sol de ses points, faisant écrouler le toit de la forteresse et les faisant tomber tous les deux des niveaux plus bas. Aypierre se releva, sortant des décombres. De nombreuses blessures parcouraient son corps. Il ne lâcha pas son adversaire du regard pour autant. Il devait en finir. Mais son adversaire sembla se transformer. Son corps changeait. Son apparence fût alors celle d'un immense dragon noir.
« Oui... » Souffla t-il entre ses crocs. « Enfin...ma puissance est libérée...j'ai amassé assez de puissance...et je vais te tuer, élu. Personne ne te protégera cette fois...personne... »
« C'est ce que l'on va voir. » Grogna Aypierre, serrant le pommeau de son épée entre ses deux mains.
L'immense dragon, semblait dépourvu d'ailes. Il ne pouvait donc pas voler. Mais il restait d'une extrême dangerosité. Une nuée de flammes sortit de sa bouche, dévastant tout sur son passage : pierre, bois, obsidienne, minerais. Tout. Le leader réussit à en esquiver une fine partie. Les flammes brûlèrent son bras droit, lui arrachant un cri de douleur. Comment pouvait-il gagner contre une masse aussi imposante? Il se le demanda. Il devait ruser. Il observa avec attention la pièce dans laquelle il se trouvait. De nombreux piliers s'y trouvaient. En jouant avec les nerfs de son adversaire, il pouvait très bien l'affaiblir. Souriant, le garçon ne laissa pas son idée lui échapper. Il rangea son épée dans son dos et se mit à courir en rond autour du dragon, le narguant. Ce dernier, prit d'une terrible colère et d'une pressante envie d'en finir, crachant les flammes de l'enfer sur le héros, mais le ratant à chaque fois. Il atteignit de nombreuses colonnes d'obsidienne, qui soutenaient le toit de son domaine. Les pierres noires s'abattirent dans un vacarme assourdissant sur le dragon. Le poids de ces dernières l'étouffait partiellement, tandis qu'il tentait de se relever pour sortir de sa prison. Il chercha l'élu du regard. Ce dernier devait se trouver sous les décombres. Le toit n'existait plus. L'escalier n'existait plus. Les colonnes étaient toutes tombées telles des quilles. Pourtant, en tendant l'oreille, le dragon entendait toujours la mélodie de l'éveil. La plate-forme et l'autel avaient été épargné par l'éboulement. Tant mieux. Il ne devait rien arriver à son précieux oeuf.
Une lueur jaillit alors des décombres. Aypierre sortit alors de ces dernières, s'étant protégé dans une alcôve dans le mur, un sourire mauvais ornait son visage. Le dragon stressa. Il était coincé par les éboulis. Sa masse était trop importante pour un si petit endroit. Il sentit alors les éclairs le frapper à maintes reprises. La pureté le frappait. Ses ténèbres l'abandonnaient lentement, retournant au monde sous-terrain. La douleur était telle qu'elle lui arracha même quelques larmes. La créature des ombres tomba lentement sur les décombres. De nombreuses plaies infestaient son corps écailleux. Ses membres ne semblaient plus vouloir lui obéir. Il regarda l'élu. Il était dans un sale état lui aussi, mais des deux, il était le seul debout. Le dragon siffla doucement. S'il approchait assez prêt, alors il pourrait le poignarder de ses crocs...et ils termineraient sur une égalité.
« Ce n'est pas la peine d'y penser. C'est terminé. Tu as perdu, Démon. Affronte ton destin maintenant. Tu ne régneras jamais sur ce monde. »
« Voyons combien de temps tu tiendras après cela. Si ce n'est pas moi qui te consume, la folie le fera. Tu seras seul. Tu as tout perdu. Tu ne vivras guère longtemps. Je me réjouis d'avance de toute cette souffrance qui va noircir ton âme. » Rit le démon draconique.
« Pense ce que tu veux. Je sais juste qu'une nouvelle vie va s'offrir à moi. Tu n'as pas besoin d'en savoir plus. Adieu. »
Sur ses mots, il enfonça son épée dans le crâne du dragon, brisant la pierre rouge qui ornait son front. La créature poussa un bref cri de douleur et se tût, fermant pour toujours ses yeux ambrés. La mort l'avait frappé et emporté. Son corps disparut dans un amas de fumée noire. Aypierre se retrouva seul, parmi les décombres de ce qu'il fût autrefois, la forteresse du malin.
Il soupira longuement, jetant son épée sur le côté et s'adossa au mur, fermant les yeux, essayant d'oublier la douleur qui envahissait chacun de ses membres. Un vague sourire s'afficha sur son visage. Il se laissa porter par la douce mélodie de l'ocarina. Il ouvrit lentement les yeux et entama l'ascension qui le ramènerait à l'autel, varappant sur une paroi meurtrie. Il manqua de glisser. Il manqua de tomber. Mais ses forces l'amenèrent au sommet. Là, il se dressa et admira la pureté du spectacle : celui de Frigiel, qui jouait sans relâche le chant de l'éveil. Le garçon sembla en transe, les yeux clos, ne cessant de répéter les mêmes notes. Devant lui, se trouvait un oeuf immense, d'un blanc pure. Ce dernier craquela lentement, au fur et à mesure que les notes devenaient plus lentes. Elles se turent enfin. La chanson était terminée. Aypierre se précipita sur ce corps qui tombait en arrière, il l'attrapa et l'allongea paisiblement sur le sol de l'autel. Le chef des Patricks le regarda. La malédiction l'avait emporté. Son dernier allié venait de mourir. Son visage était pâle, ses yeux restaient clos. De sa main, l'instrument magique glissa pour rejoindre le sol. Pierre ne versa pas de larmes. Il ne pouvait plus en verser une seule. La tristesse gagna pourtant son cœur meurtri. Il ferma les yeux, récitant une brève prière d'adieu, pour ce garçon qui ne devait pas mourir. Le sol jonché de morceaux de coquille brisée serait le dernier tombeau du plus jeune membre de la CoopTeam. En le serrant contre lui, il sentit quelque chose lui effleurer la peau. Une lettre. Il la prit, reposant le corps froid sur le sol et l'ouvrit. Il parcourut lentement les lignes et soupira. Elle était adressée à Siphano. Non. Cela ne pouvait pas se terminer ainsi. Il serra la lettre dans ses mains, la tâchant de son sang. Il ne pouvait pas l'accepter. Trop d'innocents avaient péri. Il rouvrit les yeux et fut étonné de cette nouvelle vision...
Aypierre. Seul. Sur une plate-forme lumineuse. Le ciel était d'un bleu nuit. Quelques étoiles brillaient au loin. L'espace. Tout lui rappelait l'espace. En face de lui, il se tenait. Majestueux. Mystique. Semblable au dessin de la fresque. Le Poisson-Rêve. Son corps imposant était d'une beauté à couper le souffle. Sa peau était d'une blancheur pure. Ses deux grands yeux bleus lui rappelaient l'océan. Deux grandes ailes ornaient son dos de cétacé. La divinité observa le chef des Patricks. Ce dernier s'observa également, étonné de voir que toutes ses blessures avaient disparu. Il ne savait pas quoi dire. La divinité le sentit et parla pour lui, usant de ses pouvoirs psychiques :
« Nombreuses sont les épreuves que tu as traversés, jeune héros. Au nom de cette planète, je te remercie. Je suis le gardien suprême. Je suis le Poisson-Rêve. Longs ont été ces millénaires de sommeil. Et grâce à toi aujourd'hui, je suis de nouveau sur cette terre. Je suis venu à ta rencontre, traversant les dimensions qui nous séparent, afin de te rencontrer. Tu as débarrassé le monde de cette créature démoniaque et a ainsi sauvé toute l'humanité. Pourtant, ton cœur est rempli d'une tristesse profonde. Je le sens. Tu as perdu bien plus que des amis pendant ce combat. J'en suis navré. Mes pouvoirs ne permettent pas de les réanimer. Mes pouvoirs sont grands. Ils jouent avec l'espace et le temps. Mais je n'ai aucun pouvoir sur la mort. Je suis navré.
Néanmoins, si tu as un souhait, je pourrais l'exaucer.
Réfléchis-y bien.
Une fois exaucé, ton destin t'appartiendra. Je n'aurais plus d'influence sur ta vie. Seuls tes choix compteront. En es-tu conscient? Il faut beaucoup de courage. Mais tu en possèdes énormément. Ton cœur est pure et je sens que tu arriveras à tes fins, quoiqu'il advienne.
N'oublie jamais...
C'est le propre du rêve que d'avoir une fin. Bonne ou mauvaise.
Tous les rêves finissent.
Le réveil peut être dur.
Le réveil peut être une libération.
Mais une chose est sûre... nous apprenons beaucoup de nos rêves.
Que choisis-tu, héros? »Aypierre regarda le dieu des Rêves et ferma lentement les yeux. Qu'allait-il devenir à présent qu'il était seul? Le garçon revit son arrivée sur l'île, tous ces moments forts, tous ces moments tristes, mais aussi tous ces moments de joie. Il n'avait pas le droit de les oublier. Il n'avait pas le droit d'oublier cette faiblesse d'esprit de sa part.
Son vœu, il l'avait choisi depuis bien longtemps. Mais pouvait-il l'exaucer? En avait-il le droit? Le dieu n'avait donné aucune règle. Aucune frontière à son pouvoir si ce n'était celle de la mort. Comment pouvait-il arranger les choses? En aurait-il seulement la force? L'épuisement général de son être affaiblissait ses pensées et ses réflexions.
Mais les dires de la divinité ne firent que confirmer ses envies. Il devait essayer à tout prix. Pour lui. Pour eux. Pour ce monde.
Il n'avait qu'un vœu à formuler.
Il se laissa guider par son cœur, car c'était la seule voie à emprunter. Ouvrant ses yeux azur, il regarda la divinité, un mince espoir traversant son regard. Les mots sortirent tout seul. Il y croyait. Il devait l'exaucer.
« Je souhaite... que cette aventure... n'est jamais commencée. »*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*
Bboy a été tué.
DarkFuneral a été tué.
Frigiel est mort.
[To be Conclued ??]
Alors? Va t-il être exaucer? Vous aimeriez bien le savoir hein? 
Cette aventure va t-elle se finir bien?
Ou mal?
À voir dans l'épilogue... très prochainement... (Genre, ce soir, si vous êtes sages.) 
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Sam 26 Sep - 8:43
