Cellona - Chapitre Trois (BY.CELLO)

Chapitre Trois

La crise
Cello
 Les gens autour de moi me bousculent sans me voir. La musique continue, elle crie, elle hurle, comme pour couvrir le son de mes gémissements craintifs. Ma respiration devient saccadée, comme si je faisais une crise d'asthme. Puis je ne peux plus respirer. J'essaie d'ouvrir ma bouche pour faire rentrer l'air, mais je ne peux pas, je ne peux plus respirer. Je suis toute seule, au milieu de la foule. Si grande, si immense. Comme si je me noyais dans les flots. C'est cela : je suffoque.
 Ma vue se trouble, je me sens projetée de tous les côtés par les bousculades. Je m'accroupis en gémissant. Je mets les mains sur mes oreilles pour ne plus entendre le bruit de la musique, mais c'est alors celui de mon cœur, dont les battements accélèrent jusqu'à ce que j'aie l'impression qu'il explose, qui se fait alors plus imposant, plus grand, plus immense encore que tout le reste. Je n'entends plus les cris les rires, juste le compte à rebours de mon propre cœur.  Je veux crier, mais aucun son ne sort. Les gens ne me voient pas, et je ferme les yeux, comme pour m'extraire d'un cauchemar.
-Cello ! Cello ?!! Cello, t'es où ?!
 Étouffée par la musique et le son de mon cœur, je distingue encore une voix, celle de Nayara. Elle est là, elle me cherche. J'enlève mes mains de mes oreilles, tout doucement, et le monde entier semble transpercer mes tympans. J'essaie de me relever, mais en vain, car mes jambes ne répondent plus, elles ne me font que tomber. J'essaie de crier, mais c'est un geste désespéré, car ma voix est rauque et sèche. Il ne sort que des soufflements indistincts et des sons inaudibles.
 Tu es vraiment un boulet. Si tu avais été normale, rien de tout cela ne serait arrivé. Vous seriez toutes les trois en train de choisir des vêtements en rigolant, alors que là, tu es en train d'emmerder tout le monde avec tes conneries. Tu te rends compte que Nayara est à ta recherche, et que toi tu bouge pas d'un p...
-Cello ! Cello donne-moi ta main !
 Qui est-ce ? Ce n'est pas la voix de Nayara...Oh, mais bien sûr que je sais de qui c'est la voix. Comment n'ai-je pas pu y penser plus tôt ? Seulement, mon corps refuse de bouger. Ma tête est toujours enfouie dans mes bras grelottant de peur. Je sens qu'une main caresse mes cheveux blancs.
-Eh, là, Blanche Neige, ça va aller...Je suis là, on va aller retrouver Nayara ensemble. Donne-moi la main, pour ne pas te perdre.
 Je réussis à sortir ma main avec difficulté, pour la glisser dans la sienne. Elle est chaude et réconfortante. La mienne est glacée. Mais très vite, la chaleur de sa main vient se transmettre à la mienne qui n'a jamais été aussi brûlante. Je sens que mon corps peut m'obéir à nouveau. Alors je lève la tête et ouvre les yeux.
-Ça va aller...Epona...
 Elle sourit encore. Son sourire est tellement plein de ses émotions. Tout son visage est rempli de ses émotions. Je soulève mes jambes tremblantes. Je tombe, mais elle est là pour me rattraper. Qu'est-ce que c'est que cette sensation ? J'ai l'impression d'être toute légère, alors que je n'arrête pas de sentir le poids de mon corps retomber par terre. Une impression de sécurité, alors que je ne connais rien de cette fille. Non, tu ne dois pas l'écouter ! Elle va t'éloigner de Nayara, et elle va te...Elle ne va rien me faire. Cette fille...Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que je peux lui faire confiance ? Pourquoi ? Elle avance, et je la suis, sans l'ombre d'une trace de méfiance. Ne suis-je pas sensée avoir peur des autres êtres humains ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que...La chaleur de sa main me transmet autant de confiance...?
 Epona me guide à travers la foule jusqu'à un magasin non loin de là. Nayara est penchée sur son téléphone, l'air alarmée, pianotant dessus à toute allure. Je ne m'étais même pas rendu compte que mon téléphone vibrait depuis tout à l'heure dans mon sac. Et elle lève la tête, nous voit, et court vers nous. Elle saute sur moi et me prend dans ses bras. Je ne suis pas sûre qu'elle pleure, mais j'en ai l'impression.
-Oh, ma pauvre Cello, je suis si désolée ! se lamente-t-elle. Oh non, je m'en veux tellement ! Dire que je t'ai laissée seule dans un tel endroit ! Tu as dû avoir si peur ! Si tu savais comme je m'en voulais...!
 Je lui tapote gentiment l'épaule. Savoir qu'elle se faisait autant de souci pour moi me fait très plaisir, même si je m'en veux de lui avoir créé de l'inquiétude.
-Si tu veux qu'on rentre maintenant Cello, propose Nayara, surtout dis-le, je te raccompagnerai.
-Non, je...Ça va aller.
 Je m'étais promis de leur acheter quelque chose à toutes les deux, je ne pouvais pas m'éclipser maintenant.
-Tu es sûre, Cello ? s'inquiète Epona ?
 Je n'aime pas quand les gens s'inquiètent pour moi à cause de ma phobie. J'ai plus que jamais l'impression d'être bizarre, un boulet et non pas un fille normale. Pour faire simple, je n'aime pas quand on prend des dispositions à cause de ma phobie. Ça me rappelle sans cesse le sentiment désagréable d'être une gêne.
-Oui, je suis sûre.
 Je regarde autour de moi. Ce magasin est très mignon, comparé à l'autre. Il est dans des tons bleu turquoise et vert, peint sur du bois, on se croirait à la mer. Sur les murs, il y a de grandes affiches de japonaises portant les tenues vendues par le magasin. Sur l'une d'entre elles, il y a une combinaison en tissu, blanche avec des motifs fleuris bleu marine, petits, dans un style et une coloration que j'aime bien. C'est une combi' en short avec des manches courtes. Mais je ne peux pas me l'offrir, surtout si j'achète un cadeau pour Epona et mon amie.
 Je commence à parcourir les rayons, en quête d'un cadeau chic et pas trop cher. Je m'arrête discrètement sur un chapeau blanc avec un ruban noir pour Nayara, et un collier en tissu avec un pendentif en forme de petite étoile faite avec un matériau qui imite l'ivoire pour Epona. J'achète le tout et annonce à mes amies que l'on peut sortir. Ça faisait une bonne heure que l'on était là, il commençait à se faire tard. Une fois dehors, je leur tends leur sac individuel et elles feignent une mine surprise.
-Ne faites pas semblant, je leur indique, je sais que je mens très mal. Je suis sûre qu'on le voyait venir à des kilomètres.
-...On est cramées Epo', chuchote Nayara, mais assez fort pour que je l'entende.
 Elles rigolent, et je les imite.
-Wah, j'aime trop ce chapeau ! s'exclame Naya'. T'as trop bien choisi, merci ma Cellochou !
-Oh, il est mignon ce collier ! sourit Epona. Merci Cello, mais il ne fallait pas !
-Je vous dois bien ça, je soupire. J'ai vraiment passé une très bonne journée, merci beaucoup.
 J'allais m'en aller, mais Naya', coiffée du chapeau qu'elle vient de recevoir, m'arrête en me tenant par l'épaule.
-Où tu vas comme ça ? Tu crois peut-être que l'on a pas de cadeau pour toi ?
-Mais, je...je commence.
-Tadam !
 Elles me tendent un sac dans lequel est soigneusement pliée la combinaison de l'affiche.
-Ouah ! Comment...Vous avez su ? je m'étonne.
-C'est Epo' qui t'a vue baver devant l'affiche ! Sois plus discrète, la prochaine fois...!
 Elles me disent « au revoir » et je repars de mon côté, le cœur léger. J'ai vraiment passé une bonne journée. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas fait de crises d'angoisse, non ? Pourquoi est-ce que cette voix existe ? Elle me rappelle toujours le côté négatif des choses. C'est elle qui me rappelle à chaque fois tout ce qui n'était pas « bon » dans ma journée et me crée de mauvais souvenirs. Mais elle a raison. Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait de crise d'angoisse.
 Je retourne dans mon appartement. Il sent l'odeur des iris, ma fleur préférée, que j'ai rapportés il y a trois jours. Je ne crois pas trop à la signification des fleurs, je me prête plus à l'odeur, mais le fleuriste à qui je les ai achetés me garantissait que cette fleur apportait les bonnes nouvelles. Mon chat se jette sur moi. C'est une chatte que j'ai appelée Céleste. Je l'ai adoptée il y a deux ans, alors qu'elle n'était encore qu'un chaton abandonné dans la rue. J'aime beaucoup les animaux, contrairement aux humains. Eux ne m'ont jamais voulu de mal.

 Tu trouves pas que tu joues un peu la drama queen là ? Si, parfaitement. Mais où est le mal ? Tu emmerdes tout le monde avec tes conneries. Je sais. Tu l'as déjà dit. Et alors ? Ça ne te gêne pas ? Bien sûr que si. Mais je ne peux pas m'en empêcher. Depuis ce jour...Arrête de prendre ça comme une excuse ! Pour qui tu te prends à la fin ? J'ai peur des gens, qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu as peur de moi ? Non, toi je te hais. Tu as peur de Nayara ? Bien sûr que non. Nayara ne me ferait jamais de mal. Tu as peur d'Epona ? Non, je...Je...

Epona
-Hé !?
 Encore un cauchemar. Ce n'est pas la première fois que j'en fais un, et ça m'arrive suffisamment souvent pour me permettre de penser que de ne sera pas la dernière non plus.
-Epona, ça va ?
 Xone entre la pièce, apeuré. Je ne pensais pas avoir crié assez fort pour le réveiller, mais j'ai l'impression qu'il vient de sortir du lit, avec ses cheveux ébouriffés.
-Tu vas encore longtemps me faire des frayeurs pour rien !? s'agace-t-il, sans vraiment réussir à cacher son soulagement.
-Alors tu t'inquiétais donc pour moi ? je ricane. Que c'est mignon !
 Il fait son sourire le plus démoniaque et je devine déjà la question qu'il va me poser :
-En parlant de « mignon », tu en es où avec ton amourette ?
-Tu me connais, ça n'a pas duré bien longtemps.
-Dommage, je l'aimais bien celui-la...Il te correspondait bien.
 Il soupire.
-Tu l'as largué quand ?
-Hier soir.
-Tu as rencontré quelqu'un d'autre ?
 Je rougis, et déclare d'un ton qui se veut sec mais qui traduit plus ma honte.
-Je ne savais pas que mes aventures amoureuses te passionnaient autant, Xone Fire !
-Dis-moi au moins le nom du chanceux qui aura la main de ma sœur jumelle !
 Je croise les mains sur mon torse et fais « non » de la tête. Mes histoires de cœur ne le concernaient aucunement, je ne voyais aucune raison d'en parler plus longtemps.
-S'il te plaît...insiste-t-il.
 Il me fait un regard suppliant, le plus doux qu'il peut, mais je ne céderai pas. Voyant que je ne changerai pas d'avis, il change de plan et me saute dessus. On a beau être des jumeaux, il m'écrase littéralement sous son poids et je suis aplatie comme une crêpe sur mon lit.
-Et là, tu te décides à parler, peut-être ? menace-t-il.
 Je rentre mes lèvres et fait de nouveau « non » avec la tête. Son regard se fait plus maléfique que jamais, réfléchissant sans cesse à un nouveau plan.
-Bon, si tu me le dis, je ferai la vaisselle pendant une semaine.
-C'est tout ? je m'exclame, insatisfaite.
-Bon, bon, cède-t-il. Deux semaines.
 Je ne dis rien.
-Et je rangerai ta chambre pendant deux semaines aussi.
 Je souris. Ça va, après tout je peux bien lui dire, je sais bien que, comme d'habitude, ça ne va pas durer très longtemps.
-C'est une fille...je commence.
-Une fille ? s'étonne-t-il.
-Quoi, ça te dérange ? je lui réponds en lui lançant un regard noir.
-Non, non ! il agite ses mains en signe de paix. C'est juste que c'est la première fois.
-Heu...Une fille qui...
 Je ne sais pas comment la définir.
-Bon, allez, accouche ! s'agace-t-il.
-Une fille désagréable et pas sympa du tout ! je finis par crier. Je suis sûre que tu n'auras jamais vu quelqu'un te parler aussi mal !
 Après quelques secondes où je pouvais lire la surprise dans ses yeux, il finit par soupirer :
-Eh bien ! Cette fois c'est du sérieux...!
 Je rougis en baissant la tête vers la petite étoile blanche qui pend à mon cou.
-N...N'importe quoi !

Bonjour les amis !
Bonjouuur ! Voilà "enfin" le chapitre trois ! (enfin entre guillemets parce que franchement j'ai fait pire comme retard hein xD) ce chapitre est mignon je trouve :3 même si la fin j'assume pas trop (d'ailleurs c'est le dernier chap où j'assume à peu près donc profitez bien xD) j'espère que vous avez le clin d'oeil à la fin x)
Le chapitre Quatre c'est vraiment de la sgjodrhgsrg voilà je fais pas de dessin ^^' donc je posterai le chap Cinq peu après =) (nan mais quand je dis de la sgjodrhgsrg c'est vraiment de la grosse sgjodrhgsrg.) J'espère que vous avez aimé (un peu ? xD) ce chapitre, la suite lundi ou mardi, ou même mercredi, on verra !! xD
-cello et les petites sgjodrhgsrgs

BY.MANOBLACK FROM THECOMMUNAUTESADIQUE